En 1994, sur le conseil de la France, les treize États de la zone CFA ont procédé à la dévaluation de 50 % du franc CFA. Pour les Français ayant travaillé dans ces pays et aujourd’hui installés en France ou à l’étranger, cela a entrainé mécaniquement une diminution de moitié des retraites libellées en francs CFA versées par les caisses africaines. Malgré les quelques mesures ponctuelles de compensation prises après la dévaluation, beaucoup de ces Français se sentent encore floués et se disent abandonnés par la France. Alors qu’il a été décidé récemment de revaloriser les retraites versées aux anciens combattants africains, il importe que la réciprocité des pensions ne se fasse pas au détriment des Français de la zone CFA. Les retraités des caisses africaines, réunis en associations, demandent depuis plus de quinze ans des mesures de compensation.
Le 7 avril, sollicitée à nouveau par des français dans ce cas, j’ai souhaiter rappeler ce problème au ministère des affaires étrangères, en lui demandant quelles mesures pourrait prendre la France pour assurer aux retraités des caisses africaines une pension revalorisée, celle-ci constituant souvent leur principal si ce n’est leur unique revenu.
Leur réponse m’est parvenue aujourd’hui. Si le ministère assure être sensible à ce problème et œuvrer pour que les retraites soient effectivement versées, il indique également « la France ne peut toutefois se substituer à des États souverains pour garantir le versement de prestations qui sont la contrepartie de cotisations versées aux caisses locales de sécurité sociale » mais que, si leurs ressources deviennent inférieures aux seuils de ressources fixés pour le minimum vieillesse, celui-ci pourrait être attribué s’ils en remplissent les conditions d’âge et de situation. Ceci n’est bien sûr guère satisfaisant. Il nous faudra donc continuer le combat pour une prise en compte mieux adaptée de ces situations difficiles.