Déc 07 2011

Transmission du sida de la mère à l’enfant : une priorité de l’UNICEF

A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le Sida, j’ai participé à un déjeuner-débat organisé par Jacques Hintzy, Président d’UNICEF France. Mimie Mathy (la célèbre et sympathique « Joséphine Ange Gardien »),  ambassadrice du comité français de l’UNICEF, et le Docteur Eric Mercier, conseiller VIH au siège de l’UNICEF, ont présenté l’évolution des enjeux autour de la question de la transmission du sida de la mère à l’enfant.

Longtemps considérée comme une utopie, la lutte contre la transmission mère-enfant est désormais une réalité sur le plan médical. Les traitements antirétroviraux les plus récents permettent de faire tomber le taux de transmission de la mère à l’enfant de 40% à moins de 5%. Reste à généraliser le dépistage chez les futures mères et l’accès à ces traitements…

Si certains pays comme le Botswana, ont enregistré en quelques années seulement des résultats très encourageants, beaucoup reste encore à faire.

En Afrique, chaque jour, 1 000 enfants naissent atteints du sida. Et moins d’un quart des femmes séropositives enceintes ont accès au traitement permettant de prévenir une transmission du virus au bébé.

Agir n’est pas seulement un impératif humanitaire. La lutte contre la pandémie répond aussi aux exigences d’une saine gestion du budget de l’Etat : non seulement, bien sûr, parce que cela réduit les besoins en traitements coûteux des mères et des enfants, mais aussi parce que cela donne aux jeunes générations la capacité de poursuivre une scolarisation normale et, à terme, de former une population active productive. Il s’agit donc d’un véritable investissement.

L’enjeu ne se limite pas à la prévention de la transmission sida. Il concerne aussi l’ensemble des épidémies qui affectent les pays émergents. La lutte contre le sida doit être intégrée dans une politique globale de santé publique et de renforcement du système de sécurité sociale. Fin novembre, lors du débat budgétaire sur l’aide publique au développement, j’avais d’ailleurs eu l’occasion d’insister sur la nécessité que la France continue, au-delà de sa présidence du G20, de s’impliquer dans l’initiative en faveur d’un socle universel de protection sociale.

Enfin, j’ai réitéré lors de ce déjeuner mon souhait d’une meilleure prise en compte du facteur « genre » dans les actions de coopération pour le développement – une dimension cruciale pour la réussite  de projets de santé publique (comme cela a commencé à être pris en compte dans l’initiative de Muskoka), mais qui ne sera réellement efficace que lorsqu’elle sera étendue, de façon transversale, à l’ensemble des sphères politiques, économiques, sociales et culturelles.