Avr 02 2012

A Dakar pour la prestation de serment du nouveau président sénégalais, Macky Sall

Macky Sall, Président

Présidente déléguée au Sénat du groupe interparlementaire d’amitié France-Afrique de l’Ouest pour le Sénégal, je me suis rendue à Dakar rejoindre le Ministre d’Etat des Affaires étrangères et européennes, Alain Juppé, pour assister à la prestation de serment de  Macky Sall, élu le 25 mars dernier Président de la République du Sénégal.

Une victoire éclatante, avec 65% des voix,  face à un président sortant pour lequel l’âge (86 ans) a constitué un handicap irrémédiable. Je tiens cependant à saluer la grande dignité dans la défaite d’Abdoulaye Wade, qui m’avait d’ailleurs affirmé, lors de notre rencontre il y a moins de deux mois  (Lire le compte-rendu de mon entretien avec lui) qu’il n’y aurait aucune violence au Sénégal s’il venait à perdre cette élection.

Macky Sall,  homme politique très expérimenté (plusieurs fois ministre et ancien Premier Ministre de Wade, entré dans l’opposition en 2008),  est resté d’une très grande simplicité. A son image, et malgré la présence de très nombreux Chefs d’Etat africains (les présidents Ouattara de Côte d’Ivoire, Faure Gnassingbé du Togo, Ellen Johnston Sirleaf du Liberia, Compaoré du Burkina, Alpha Condé de Guinée, John Atta-Mills du Ghana et le Béninois Yayi Boni, président en exercice de l’Union Africaine (UA), la cérémonie était sobre,  sous un immense chapiteau aux couleurs du Sénégal (rouge, jaune, vert) dressé face à la mer dans les jardins d’un grand hôtel de Dakar.

Macky Sall, ayant prêté serment « devant Dieu et devant la nation sénégalaise » est désormais le quatrième Président du Sénégal, après Léopold Sedar Senghor, Abdou Diouf et Wade, le premier à être né après l’Indépendance, comme l’a rappelé le président du Conseil constitutionnel, Cheihk Tidiane Diakhaté.

Cette prestation de serment a été suivie d’un sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à laquelle la France, représentée par Alain Juppé, a participé et qui a longuement débattu de la très préoccupante situation au Mali, où le président Amadou Toumani Touré a été renversé le 22 mars par un coup d’état militaire et om la rébellion touareg a depuis conquis le nord du pays. Une raison de plus pour les Sénégalais de se féliciter du climat de transparence et de paix démocratique dans lequel s’est déroulée cette passation de pouvoir, et de se rappeler que le Sénégal n’a lui jamais subi de coup d’état et reste de ce fait un exemple en Afrique. Il restera cependant à Sall à réduire l’insuffisance alimentaire et la pauvreté dans le pays, notamment dans les zones rurales et à résoudre le conflit en Casamance où la rébellion indépendantiste sévit depuis près de trente ans..