Mai 30 2013

Copé promet une «UMP offensive» pour les élections européennes (Le Figaro)

Jean-François Copé a promis ce jeudi une «UMP offensive» à l’occasion des prochaines élections européennes de mai 2014. Mais pour affronter «ces élections réputées défouloirs, nous devrons faire un gros travail de débat entre nous, sans aucun tabou», a lancé le président de l’UMP devant quelque 200 cadres du parti, réunis au siège parisien, pour une convention consacrée à l’Europe.

Conscient que l’UMP, comme l’était en son temps le RPR, est ballottée entre souverainistes et fédéralistes, Jean-François Copé a exhorté ses cadres à ne pas tomber dans «le piège du populisme». «Dire que nous sommes européens ne suffit pas. Il faut dire que nous voulons une nouvelle Europe (…). Et nous mettre autour d’une table pour définir notre ligne» commune pour les européennes de 2014, a-t-il dit, pour tenter de déminer le terrain.

Estimant encore que cette séquence électorale sera aussi l’occasion pour «le peuple de France de sanctionner M. Hollande», Jean-François Copé a donc mis en garde contre les risques de divisions. Le sénateur de la Vienne, Jean-Pierre Raffarin abonde. «L’unité est congénitale pour nous. Si nous éclatons, c’est le Front national qui gagne. Nous avons besoin de l’unité, pas par le silence, mais par les idées», a-t-il lancé sous des applaudissements.

Il n’empêche: les sujets qui fâchent sont nombreux. La question du renforcement ou non du couple franco-allemand figure notamment parmi les sujets sensibles. Jean-Pierre Raffarin souhaite relancer «la matrice franco-allemande». «L’Europe avance quand le franco-allemand est en ordre de marche», assure l’ancien premier ministre. Député de l’Aube, Nicolas Dhuicq ne partage pas son avis. «Comment faire une fédération franco-allemande avec une Allemagne qui est déjà numéro un», notamment dans l’industrie et l’agriculture, demande-t-il.

«Le système Schengen a vécu»

Rachida Dati, maire du VIIe arrondissement de Paris et députée européenne, plaide quant à elle pour un «devoir d’inventaire européen». «Oui, nous croyons en l’Europe, il faut le dire et le redire. Mais il faut aussi faire ce constat que nous ne croyons pas en cette Europe passoire, ce que nous voulons, c’est une Europe qui protège, le système Schengen a vécu», a-t-elle lancé devant les cadres du parti ravis.

Parmi les 41 propositions pour l’Europe présentées ce jeudi par l’UMP, figure notamment la proposition «d’un partenariat stratégique renforcé avec la Turquie, mais pas son intégration comme État membre». Sans quoi, est-il stipulé «cela reviendrait à repousser les frontières de l’Union à l’Irak, la Syrie…» Sénatrice des Français de l’étranger, Joëlle Garriaud-Maylam, appelle encore «à avoir le courage d’assumer les racines judéo-chrétiennes de l’Europe».

Plus généralement, les cadres de l’UMP plaident pour acter «une pause de cinq ans après l’élargissement de la Croatie au 1er juillet». Ou encore, sur le plan économique, à «affirmer le principe de réciprocité au cœur des négociations commerciales», à «renforcer l’intégration fiscale pour lutter contre toute forme de dumping à l’intérieur de l’Union», voire «créer un label made in Europe». Pour la députée européenne Constance Le Grip, «l’Europe doit être offensive pas offerte». Bruno Le Maire, député l’Eure, est d’accord avec elle: «l’Europe doit défendre ses intérêts et exiger la réciprocité». L’ancien ministre des Affaires européennes puis de l’Agriculture en veut pour preuve l’exemple de la filière porcine européenne mise à mal par le libre échangisme avec les États-Unis…

Source : Le Figaro