Mai 24 2013

Quoi de neuf pour l’enseignement français à l’étranger ?

Le bureau de l’AFE a souhaité faire le point sur la « concertation sur l’avenir de l’enseignement français à l’étranger » engagée par le ministère des affaires et sur la réorientation du système des bourses scolaires, 9 mois après la suppression de la prise en charge dans les lycées français à l’étranger.

Une réforme viserait avant tout à répondre au défi de l’augmentation du nombre d’élèves français souhaitant intégrer les établissements de l’AEFE (effectifs en hausse de 50% en 20 ans) dans un contexte de restrictions budgétaires. Est aussi questionnée l’importance accordée à la scolarisation d’enfants étrangers, au nom du rayonnement de la francophonie et de la diplomatie d’influence.

Rappelons que 300 000 élèves (dont 114 000 Français) sont scolarisés dans 490 établissements français à l’étranger dans plus de 130 pays, tandis qu’on estime à environ 1 700 000 le nombre d’élèves qui suivent des cursus bilingues francophones dans les établissements locaux d’une cinquantaine de pays.

Nombre d’élus – y compris à gauche – ont dénoncé un simulacre de concertation visant à légitimer une position déjà arrêtée par le ministère… et une tendance à toujours vouloir « réinventer la roue », les résultats des états généraux de 2008 et du rapport alors rendu par Yves Aubin de La Messuzière n’étant quasiment pas réutilisés. Le manque d’association de l’AFE aux travaux et à la composition du comité de pilotage ont également été sévèrement critiqués.

Parmi les questions en débat :

  • La maîtrise des frais de scolarité et le degré de participation des familles au financement
  • L’orientation des lycéens AEFE vers l’enseignement supérieur français (actuellement, moins de la moitié des élèves des lycées français à l’étranger poursuivent leurs études en France…)
  • La politique de labellisation des établissements étrangers proposant des filières bilingues et notamment la modulation du coût du label LabelFrancEducation selon les pays, ainsi que la difficulté constatée par les établissements pour employer des professeurs titulaires de l’éducation nationale (seuls 7 sur 27 remplissant à l’heure actuelle ce critère)
  • Le soutien aux programmes FLAM (annuaire, guide de bonnes pratiques, accès à des formations…)
  • Le développement de cursus en ligne (centre de ressources en ligne de l’Institut français, numérisation des cours du CNED…)
  • L’ouverture de filières technologiques : plutôt par la labellisation de cursus locaux que par le développement d’une offre par le réseau AEFE ?

Concernant la réforme des bourses, deux problèmes majeurs ont été soulignés :

  • La forte diminution des bourses pour de nombreuses familles, engendrée non seulement par un contexte budgétaire contraint mais aussi par le non-respect de la promesse de campagne de François Hollande d’affecter l’intégralité du budget de la PEC aux bourses scolaires (manque à gagner pour cette année : 16 millions d’euros…)
  • La marge de manœuvre plus que restreinte des commissions locales de bourses : dans le nouveau dispositif, il est prévu qu’elles puissent « apprécier les situations dérogatoires », mais comme cela doit s’effectuer à l’intérieur d’une enveloppe budgétaire fixe, cela revient en fait à « déshabiller Paul pour habiller Jean » (avec le risque juridique de recours de la part de familles qui recevraient une quotité de bourse inférieure à celle à laquelle elles auraient droit en appliquant strictement la formule de calcul …).