Les élections européennes du 25 mai prochain comporteront une nouveauté pour les Français de l’étranger : ils pourront voter, depuis leur centre de vote consulaire, pour une liste française et leurs voix seront comptabilisées avec celles de la circonscription Ile-de-France.
Depuis la régionalisation du scrutin de 2003, les Français de l’étranger ne pouvaient plus voter aux européennes, sauf par procuration ou – pour ceux résidant dans l’Union européenne – pour une liste de leur pays hôte. Un effet pervers que j’avais à l’époque (je n’étais alors pas encore sénatrice mais élue des Français de Grande-Bretagne et d’Irlande au CSFE -Conseil supérieur des Français de l’étranger) largement dénoncé.
La loi n° 2011-575 du 26 mai 2011 a mis un terme à cette discrimination et les prochaines élections en constitueront la première application.
Si je continue à regretter que la solution que j’avais préconisée (l’élection d’eurodéputés représentant spécifiquement les Français de l’étranger) ait été délaissée au profit d’un rattachement à la circonscription Ile-de-France, je me réjouis que nos compatriotes de l’étranger puissent à nouveau participer pleinement à cette importante élection . J’espère, surtout, que le taux de participation balaiera les critiques de ceux qui considèrent inutile de maintenir les droits civiques des expatriés.
Lors de la dernière session de l’AFE, la commission des lois a d’ailleurs émis un certain nombre de propositions afin d’éviter un taux d’abstention trop catastrophique parmi les Français de l’étranger (notamment l’indispensable mise à jour des listes électorales, l’amélioration de l’information des électeurs, et la nécessité de maintenir un maillage suffisant de bureaux de vote, d’autant que le vote par correspondance postale et par Internet ne sera pas autorisé).
La dématérialisation de l’information électorale ne contribue évidemment pas à accroître la participation des populations les plus éloignées du monde numérique : pour la première fois, cette mesure déjà inscrite dans le marbre de la loi pour les Français de l’étranger, devrait d’ailleurs être expérimentée pour la première fois sur le territoire français…
Petite note d’espoir tout de même : la possible émergence de listes transnationales pourrait, si elle aboutissait, donner un nouvel élan au principe de citoyenneté européenne…
→ Lire mon intervention en faveur d’eurodéputés pour les Français de l’étranger, ainsi que les articles parus dans La Croix en 2003 et dans Le Monde en 2004.
→ Voir la synthèse de la commission des lois de l’AFE de septembre 2013
→ Lire le « Manifeste des Eurocitoyens » proposant des pistes de réflexion pour lutter contre l’abstention aux élections européennes