Nouvelle visite en Jordanie (après m’y être rendue à 3 reprises depuis le début de mon mandat, deux fois avec les élus des Français de l’étranger pour y rencontrer la petite communauté française (1 400 membres inscrits au registre en 2013) et une troisième fois dans le cadre de la mission « Parlements pour la paix » qui nous avait fait rencontrer , à la recherche d’une solution pour la Palestine, les grands dirigeants de la région, dont le roi Abdallah pour la Jordanie.

Cette fois-ci, le but initial de mon déplacement était le séminaire de ma commission de la dimension civile de la sécurité à l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, séminaire portant sur la gestion des conséquences de la crise syrienne. L’afflux de près de 600 000 réfugiés syriens représente en effet une menace considérable pour la stabilité économique et la cohésion sociale de ce petit pays, l’aide internationale s’avérant largement insuffisante face aux besoins en infrastructures et approvisionnements. Dans le prolongement des Printemps arabes, toute une série de mesures et réformes constitutionnelles ont été prises afin d’accroitre l’influence du parlement jordanien (choix par le parlement du Premier ministre, mise en place d’un tribunal constitutionnel, création d’une commission électorale indépendante).

Ce séminaire, ouvert par une table-ronde avec tous les ambassadeurs des pays membres de l’OTAN en Jordanie, nous a permis de débattre notamment avec Son Altesse Royale le Prince Faisal de Jordanie, Chef des armées et Régent du Royaume en l’absence de son frère le roi Abdallah (à New-York pour l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations-Unies), avec le Premier Ministre et ministre de la Défense Dr Abdullah Nsour, Monsieur Sa’ad Hayel Srour, président de l’Assemblée nationale, Abdulraouf Al-Rawabdeh, président du Sénat, Hussein Hazza’Al Majali, ministre de l’Intérieur.

Il nous a permis également de rencontrer les responsables des organisations humanitaires à l’oeuvre en Jordanie (UNICEF, UNHCR, WFP, UNDP, et d’aller visiter le camp de réfugiés de Zaatari au nord d’Amman, qui accueille plus de 120 000 réfugiés syriens, ce qui en fait la 4ème ville de ce petit pays.

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La ministre déléguée aux Français de l’étranger arrivant immédiatement après la fin de mon séminaire OTAN pour inaugurer le Lycée français d’Amman (lycée dont la première pierre avait été posée par son prédécesseur Edouard Courtial et l’autorisation donnée par l’ancien ministre de l’éducation Luc Chatel), j’ai également participé, en compagnie des trois élus AFE de la zone, Denise Revers-Haddad, Jean-Louis Mainguy et Marcel Laugel, à cette cérémonie et au programme de rencontres préparé par l’Ambassadrice, Madame Caroline Dumas, avec notamment une réunion avec les chefs d’entreprise présents dans le pays et celle du comité de sécurité avec les chefs d’îlots.

La sécurité est en effet une préoccupation de notre poste. Si la Jordanie est un pays stable, l’environnement régional , lui, est loin de l’être et les répercussions d’une éventuelle intervention militaire étrangères en Syrie pourraient être lourdes, avec des risques de rétorsions du régime syrien, des tensions (comme celles entre tribus dans la région du Maan) et risques terroristes (il y a beaucoup de salafistes djihadistes dans le pays) ou chimiques. Des manifestations pourraient aussi dégénérer comme celles de novembre 2012 suite à la levée des subventions sur l’essence et le gaz. Le comité a donc conclu à la nécessité de réunions régulières (4 en 2013) et d’une mise à niveau des plans et stocks de sécurité.