Oct 10 2013

Lutter contre les mariages précoces pour favoriser l’éducation des filles (et vice-versa)

A la veille de l’annonce du Prix Nobel de la Paix – pour lequel elle est donnée favorite – Malala vient de recevoir le Prix Sakharov du Parlement européen. Une actualité qui attire un peu de lumière sur un problème jusqu’ici trop ignoré, celui de la non-scolarisation de millions de jeunes filles dans le monde.

Fruit du plaidoyer de plusieurs ONG, au premier rang desquelles Plan International, l’ONU a accepté de faire du 11 octobre la Journée Internationale des Filles, dont la première édition a eu lieu l’année dernière. A cette occasion, Plan International remet un rapport annuel sur les leviers d’une meilleure éducation des filles. L’année dernière, j’avais parrainé la première édition de cet événement, qui s’était tenue au Sénat. Cette année, l’accent était mis sur la lutte contre les mariages précoces – sujet qui me tient très à cœur, ayant fait adopter en 2006 une proposition de loi alignant pour la France l’âge légal du mariage des filles (qui jusqu’alors pouvaient se marier dès 15 ans) sur celui des garçons.

C’est donc avec beaucoup de plaisir que j’ai participé au débat organisé par Plan France et animé par Isabelle Giordano, aux côtés de Catherine Coutelle (Présidente de la Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée Nationale), Christine Albanel (Présidente déléguée de la Fondation Orange), Ivan Hermans (Fonds des Nations Unies pour la Population), Mariama Moussa (Présidente de l’ONG SOS, Femmes et Enfants Victimes de Violence Familiale, Niger) et Michelle Perrot (Directrice des Programmes de Plan France).

L’accent a été mis sur le dialogue avec les pays du sud pour faire évoluer la législation sur l’âge du mariage et permettre l’universalisation des accords internationaux touchant aux droits des jeunes filles. Il a aussi beaucoup été question du rôle de l’éducation pour faire reculer l’âge du mariage. Lutter contre les mariages précoces, c’est favoriser l’éducation des filles. Réciproquement, des filles éduquées sont moins vulnérables aux mariages arrangés ou forcés et peuvent mieux transmettre des valeurs de respect et tolérance à leurs enfants, qu’ils soient filles ou garçons.

Il y a 10 mois, à l’UNESCO, Jean-Marc Ayrault indiquait : « Ce que le drame de Malala nous enseigne également, c’est que nous avons eu raison de faire de l’éducation des enfants, et en particulier des filles, un objectif prioritaire de l’aide au développement ». Espérons que le budget de l’aide publique au développement pour l’année 2014 traduira cet élan en engagements concrets.

→ Lire ma tribune dans la Gazette pour les droits des filles

→ Voir le résumé du rapport de Plan France « Faire reculer les mariages précoces par l’éducation des filles »