Gabon, Tchad, Zaire, Togo, Comores, Cameroun, Congo-Brazaville ou encore Rwanda… On dénombre pas moins de quarante opérations extérieures de l’armée française sur le sol africain depuis les années 60, lorsque la France a rendu leur indépendance à nos dernières colonies. Certaines interventions relevaient du « coups de force » en quelques jours, d’autres ont nécessité des déploiements longs, meurtriers et coûteux pour nos finances publiques.

Une vingtaine d’accords de défense et de coopération signés avec des états africains souverains, permettent encore une présence militaire ou des opérations ponctuelles, notamment pour assurer la protection des intérêts français ou venir en aide à nos ressortissants.

Depuis son élection, le Président Hollande a déjà autorisé deux interventions. La première est en cours, depuis le début de l’année, au Mali, avec la perte de 7 soldats. La seconde, a été décidée il y a une semaine, en Centrafrique, avec déjà deux militaires français tués. Leur point commun : avoir été décidée sans l’aval du Parlement. Toute intervention n’est pas forcément illégitime, surtout quand il s’agit de protéger les populations civiles. Mais elles ne peuvent être décidées à la légère et doivent s’inscrire non seulement dans le respect du droit international mais aussi en cohérence avec des efforts diplomatiques visant à une sortie politique négociée des grandes crises.

La gestion cacophonique du dossier syrien ne semble pas avoir échaudé notre président.

En grande difficulté sur les dossiers intérieurs, le chef de l’Etat français semble endosser facilement l’uniforme du chef de guerre. Mais, il doit y prendre garde. Nul ne sait jamais la durée d’un conflit pas plus que les pertes humaines qui y seront liées. Sans oublier que le risque d’une certaine «France-Afrique en kaki» n’est pas à écarter. Elle exposerait alors notre diplomatie sur la scène internationale et surtout nos ressortissants et intérêts installés sur le sol africain.