Mai 16 2014

Alger (18-21 mai)

10258353C’est dans le cadre de l’organisation, par la commission des affaires étrangères du parlement algérien,  du tout premier séminaire sur la représentation parlementaire des citoyens expatriés des États du pourtour méditerranéen que j’ai été invitée à Alger par le président de l’Assemblée populaire nationale. Avec la sénatrice de Paris Leïla Aïchi, nous représentions le Parlement français.

La représentation institutionnelle des expatriés est un sujet qui me passionne depuis bien avant mon entrée du Sénat. J’avais notamment rendu un rapport sur ce sujet au Conseil de l’Europe en 1997 et rédigé un chapitre sur cette question dans un ouvrage collectif paru aux Presses de Sciences Po en 2010. C’est toujours un plaisir pour moi d’échanger avec des responsables politiques d’autres pays pour promouvoir le droit de vote et le droit à une représentation spécifique des citoyens vivant hors de leur pays, comme ce fut encore le cas il y a quelques mois en Italie.

Ce séminaire a été aussi pour moi l’occasion de retrouver avec beaucoup de plaisir de vieux amis, l’Ambassadeur André Parant et son épouse, lors d’un déjeuner dans leur magnifique résidence, la Villa des Oliviers qui bénéficie d’une vue admirable sur toute la baie d’Alger. Elle revêt pour moi un charme tout particulier, car c’est là que résidait le Général de Gaulle lors de l’Assemblée consultative provisoire d’Alger il y a 71 ans. J’ai eu aussi le privilège de découvrir lors de ce colloque un hôtel mythique et somptueux, le Saint-George, qui fut le quartier général des Forces Françaises Libres et où les Alliés préparèrent le Débarquement dont nous allons célébrer le 70ème anniversaire le 6 juin prochain.

Ensemble, nous avons évoqué la situation de l’importante communauté française d’Algérie – plus de 30 000 ressortissants enregistrés au consulat, mais sans aucun doute beaucoup plus en comptant ceux qui n’ont pas réalisé cette démarche d’enregistrement – et des principaux enjeux bilatéraux, tant sur le plan économique que sécuritaire et culturel. Nos relations sont denses, ne serait-ce que du fait de la très large communauté algérienne en France (plus d’1,5 millions de personnes), avec de très denses échanges étudiants et collaborations universitaires, mais aussi des entreprises françaises au premier rang des investisseurs étrangers sur le sol algérien. Une présence à consolider encore !

Après avoir présenté le système institutionnel français de représentation des expatriés, j’ai eu le privilège de moments très émouvants, le Président de l’Assemblée m’ayant organisé un petit voyage surprise d’une journée de retour aux sources, à la recherche de la maison de mes grands-parents maternels, près de la frontière marocaine. Une recherche rendue difficile et longue par le fait que les hectares de vignes et de vergers qui entouraient cette maison avaient disparu au profit d’immenses barres d’immeubles. Mais la maison était toujours là « dans son jus » et une des familles qui y résidait (et qui avait autrefois travaillé pour mes grand-parents et en avaient  gardé un souvenir ému) m’y ont accueillie – pour quelques minutes seulement pour ne pas manquer mon avion de retour sur Alger; j’ai alors eu l’impression bizarre de me retrouver plongée plus de 50 ans en arrière car rien ne semblait avoir changé, des balustrades aux céramiques et même aux poêles de la cuisine…. Je me suis promis qu’un jour, quand je ne serai plus au Sénat, je prendrai le temps d’écrire longuement sur ces moments si particuliers…