Juin 09 2015

Lettre à Ban Ki-moon au sujet des Chrétiens d’Orient

logo-onuCela fait bientôt un an que j’ai adressé à François Hollande un appel signé par une soixantaine de parlementaires demandant que la France saisisse la Cour Pénale Internationale (CPI) au sujet des exactions dont sont victimes les minorités en Irak – et notamment les Chrétiens d’Orient.

Faute de réponse satisfaisante, j’ai adressé une question à écrite à Laurent Fabius… qui m’a répondu en évoquant une saisine de la CPI… contre Bachar-Al-Assad et non contre Daech ! Notre focalisation sur certains ennemis risque de nous faire passer à côté des vrais enjeux… La crise au Proche-Orient ne peut être résolue sans l’aide de la Syrie, de l’Iran et de la Russie. Comme je l’ai redit à Laurent Fabius lors de son audition par la commission des affaires étrangères, cet aveuglement est criminel.

Face à cette relative inertie quant au drame des Chrétiens d’Orient, j’ai écrit au Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon pour lui adresser notre appel parlementaire. Le Conseil de Sécurité des Nations Unis avait adopté le 21 juillet 2014 une déclaration condamnant persécutions menée par les djihadistes de Daech contre les minorités en Irak. Il faut maintenant aller plus loin. Il est urgent d’appuyer une saisine de la Cour Pénale Internationale afin que les responsables des exactions sachent qu’il n’y aura pas d’impunité. Il faut aussi mettre sur pied une force d’interposition internationale pour protéger les minorités d’Irak.

M’étant longtemps battu pour la création d’un groupe d’étude sur les Chrétiens d’Orient au Sénat, je me suis aussi rendue au Kurdistan irakien en avril et travaille avec les associations qui les soutiennent en France. Je maintiens également un dialogue étroit avec les cabinets de Laurent Fabius et Bernard Cazeneuve au sujet de plusieurs familles de Chrétiens d’Orient rencontrant des difficultés pour obtenir l’asile en France.

Au-delà de la dimension humanitaire, l’enjeu est éminemment géopolitique. Le Liban et la Jordanie ploient sous le poids des réfugiés ce qui les fragilise alors même que ces deux pays seront la prochaine cible de Daech si par malheur la Syrie venait à tomber.

Comme nos partenaires européens, la France doit prendre sa part dans l’accueil des migrants, sous peine d’assister, impuissante, au basculement des Etats de la région et à l’expansion du chaos et des extrémismes.