Dans le cadre du 91ème Séminaire Rose-Roth de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN qui se tenait conjointement aux réunions du Groupe spécial Méditerranée et Moyen-Orient et de la Sous-commission sur les relations économiques transatlantiques, je me suis rendue à Rabat, dès mon retour d’Amérique centrale, pour poursuivre mon travail sur les questions de sécurité et de la lutte contre le terrorisme. Durant ce séminaire, organisé avec le soutien du Parlement marocain (la Maroc ayant le statut de « partenaire méditerranéen ») et avec le soutien du gouvernement suisse, nous avons débattu de ces thématiques au cœur de notre actualité : terrorisme, crime organisé, trafics d’êtres humains, de drogues et d’armes, immigration clandestine et extrémisme religieux.
De nombreuses personnalités politiques marocaines étaient présentes pour nous livrer leurs regards sur la situation sécuritaire actuelle, comme le ministre des Affaires Etrangères marocain, Monsieur Salaheddine Mezouar, le ministre en charge des relations avec le Parlement et la société civile, Abdelaziz El Omari et le ministre de l’Intérieur, Moahmmed Hassad. Dans son allocution, le président de la Chambre des Représentants, Rachid Talbi Alami a souligné l’importance de partager les « bons modèles » du travail politique, stratégique et sécuritaire. Je tiens à saluer également la qualité du rapport de mon collègue italien Andrea Manculli sur la Libye et celle des exposés des Français François Burgat Directeur de recherche au CNRS, Joseph Bahout, chercheur à la Fondation Carnegie à Washington, et Jean-Paul Cavalieri du Haut Commissariat aux Réfugiés de l’ONU. Le président de la Chambre des Conseillers, Hakim Benchamach, a mis l’accent sur les connivences dans la région saharo-sahélienne entre les mouvements séparatistes, les groupes terroristes, les réseaux du crime organisé et ceux de l’immigration clandestine et du trafic des êtres humains. Il a, à cet égard, salué en particulier les efforts déployés par l’Union Européenne (UE) à travers l’Office de lutte anti-fraude (OLAF).
Huit sessions ont rythmé le programme de ce séminaire portant sur « Le Maroc: Priorités intérieures et extérieures », « Une stratégie internationale unifiée face aux défis sécuritaires au Moyen-Orient », « La lutte contre l’extrémisme: défis et stratégies », « Réforme du secteur de la sécurité et gouvernance », « Le défi libyen et la sécurité dans le Sahel », « Sécurité humaine dans un environnement en évolution », « Corruption, gouvernance et sécurité » et « Les flux migratoires: Coopération entre les deux rives de la Méditerranée ».
J’avais bien sûr tenu, malgré la brièveté de mon séjour à prévenir l’ensemble des élus consulaires au Maroc de mob passage, et ai ainsi eu le plaisir de pouvoir m’entretenir avec trois d’entre eux, en résidence à Rabat, Mesdames Marion Berthoud et Khadija Belbachir-belcaid et Monsieur Yves Richard. Cet entretien très sympathique (merci à eux de s’être déplacés après une journée de commission des Bourses scolaires au Consulat!) m’a permis de faire le point sur les enjeux de notre présence au Maroc. Ils ont ainsi particulièrement attiré mon attention sur la question préoccupante de l’ancienne contribution libératoire au Maroc. Cette contribution était calculée sur la base de la déclaration d’actifs (immobiliers, financiers et liquides). Le bilan chiffré de cette opération s’est élevée à 2,3 milliards de dirhams (environ 210 millions d’euros). Mais l’inquiétude demeure tant sur l’application de cette contribution à des biens n’ayant rien à voir avec le Maroc, comme par exemple des biens hérités en France de parents français (alors que les Marocains résidant à l’étranger sont eux dispensés de toute contribution, leur seule obligation étant de déclarer leurs biens) que sur l’interdiction faite aux Marocains (et donc aux Franco-Marocains) d’avoir un compte bancaire en France.
Enfin en compagnie de mon collègue au Sénat Jean-Marie Bockel et des députés français présents à Rabat à l’occasion du séminaire AP-OTAN, nous avons participé à un dîner de travail le jeudi 21 avril à la résidence de l’Ambassadeur de France, S.E. Jean-François Girault sur les enjeux et les perspectives d’avenir de nos relations franco-marocaines.
L’Ambassade au Maroc est aujourd’hui, par le nombre de ses implantations consulaires et culturelles dans le pays, la deuxième du monde après celle de Washington.. Si nos liens politiques avec le Maroc sont traditionnellement forts depuis les années 1990, le Roi Mohammed VI a maintenu et approfondi ces liens. Ainsi avait-il choisi la France pour effectuer sa toute première visite à l’étranger en mars 2000.
Les échanges économiques sont également très importants et la France occupe la première place au rang des partenaires financiers et commerciaux du pays, avec près de 50 000 français installés au Maroc et plus de 500 entreprises y étant installées. Ce déplacement, à l’image de mes visites précédentes dans ce pays (2010, 2012, 2013), m’a permis d’apprécier à nouveau l’esprit de travail constructif et efficace de la communauté française du Maroc, de ses représentants élus et de notre administration diplomatique et consulaire.