Avr
05
2020
La première crise sanitaire mondiale en présence d’Internet a à nouveau prouvé la puissance des réseaux sociaux. Comme outil de « lanceur d’alertes » par la révélation de l’épidémie en Chine d’abord. Pour l’émergence médiatique du professeur Didier Raoult ensuite. Au-delà de la question strictement scientifique, YouTube et Facebook ont imposé à la presse et au gouvernement, en quelques jours seulement, un personnage jusqu’alors inconnu du grand public.
La relation entre les organes scientifiques et le politique fait émerger une question quelque peu oubliée : qui est responsable ? En se référant si souvent aux « conseils des sachants », le gouvernement a donné l’impression de ne pas assumer sa propre responsabilité : décider et agir. Si les scientifiques conseillent, le politique décide.
Enfin, la Corée du Sud, par ses tests rapides et ses mesures ciblées, plutôt qu’un confinement généralisé, suscite de l’admiration. Son modèle de gestion de crise pose en revanche question en matière de liberté : souhaite-t-on être suivi via son téléphone portable pour que soient contrôlées nos relations et activités ?
Mar
28
2020
Pénurie de masques, communication désordonnée, décisions prises toujours sur le tard : les errements du gouvernement dirigé par Édouard Philippe coûtent déjà beaucoup à chaque Français, qu’il vive sur notre sol ou qu’il se soit établi à l’étranger. Un coût en vies perdues, avec toujours trop de morts à déplorer, en activités nécessairement délaissée suite à l’annonce du confinement ; un coût économique pour tant d’artisans, de restaurateurs, de commerçants, d’entreprises dont l’activité est ramenée à zéro.
Les tentatives de chiffrage des conséquences économiques de l’épidémie et des mesures prises pour lutter contre celle-ci affichent des résultats bien incertains. Il y a au moins consensus sur l’inconnu du coût total pour notre économie nationale, et pour l’Union européenne. Comme toujours, il y a ce qu’on voit, et ce qu’on ne voit pas. Et donc qu’on ne mesure pas.
Au défi sanitaire immédiat succédera sans doute une crise de confiance sans précédent dans notre Ve République. Sur ce point, gouvernement, membres de l’opposition et journalistes semblent au moins d’accord. Le Premier Ministre a d’ailleurs choisi un discours d’humilité depuis quelques jours. Exemple suivi par notre ministre de la Santé, Olivier Véran. Chacun pressent que le confinement terminé et la crise sanitaire passée, le combat politique sera féroce.
Mais au-delà de ces oppositions entre forces politiques, notre attention doit se porter sur la crise de confiance qui se durcit entre les Français et le gouvernement. Si cette perte de confiance devait s’étendre à l’ensemble de la représentation nationale, nous pourrions faire face à une véritable crise de la représentation. Soyons attentifs à ce qu’une crise ne succède pas à une autre.