Avr 11 2021

La presse relaie mon action sur la Birmanie

Mes prises de position sur la crise en Birmanie ont été notamment reprises par Les Echos et RFI. Voici des extraits de ces articles ci-dessous, ma QAG sur le sujet ainsi que mes alertes sur les réseaux sociaux.

Mon interview sur RFI le 23 mars : « J’aurais aimé que politiquement, on fasse davantage. On sait qu’il y a des négociations qui sont en cours avec les pays de l’Asean [Association des nations de l’Asie du Sud-Est], que les choses bougent. Par exemple, l’Indonésie, qui était très attachée aux principes de neutralité, commence à bouger parce que, pendant longtemps, aucun pays de l’Asean ne voulait bouger. Pendant déjà les périodes de répression féroce, quand Aung San Suu Kyi était emprisonnée, les pays de l’Asean refusaient de bouger. Là, je crois quand même qu’il y a une prise de conscience qui devient très importante. Et je crois qu’il faut aussi reconnaître qu’il y a un enjeu géopolitique extrêmement important de la place de la Birmanie. La Birmanie évidemment sur la route entre la Chine et l’Inde, les enjeux sont considérables et il faut absolument soutenir ce pays, cette démocratie et nous devons avancer. Je trouve que nous ne montrons pas suffisamment notre désapprobation. Et j’aurais aimé que la France prenne le leadership de l’Union européenne sur ce dossier-là. »

Les Échos reprennent mon alerte le 31 mars : « « Vous avez une immense responsabilité, vous devez agir auprès de la junte pour que cessent les tueries », a tweeté la sénatrice LR Joëlle Garriaud-Maylam, en s’adressant au PDG [de Total], Patrick Pouyanné ».

Avant ces reprises médiatiques, je suis intervenue dans l’hémicycle du Sénat lors des QAG, le 18 février 2021, en m’adressant au ministre de l’Europe et des affaires étrangères :

Un parlement dissous, des morts par centaines, des tortures, des milliers d’arrestations, la loi martiale proclamée, la peine de mort rétablie, l’économie à l’arrêt, la famine qui s’installe, les ONG mises en cause, les entrepôts attaqués et même les pagodes pillées par l’armée : c’est le bilan terrifiant du coup d’État du 1er février dernier en Birmanie.

Tout cela parce que la junte militaire n’a pas supporté qu’une femme, Aung San Suu Kyi, et son parti, la Ligue nationale pour la démocratie, ou LND, gagnent plus de 83 % des voix lors des dernières élections législatives !

Aung San Suu Kyi est aujourd’hui au secret. Même ses enfants n’ont aucune nouvelle d’elle, et la fuite en avant continue, la jante osant même l’accuser, ainsi que le docteur Sasa, son représentant à l’ONU, de trahison et de corruption, un mandat d’arrêt international ayant été émis ce matin même contre celui-ci.

Face à cette dictature honnie, le mouvement de désobéissance civile unit tous les Birmans, de toutes classes sociales religions et ethnies, y compris, bien sûr, les Rohingyas.

Monsieur le ministre, notre ambassade à Rangoon accomplit un travail remarquable, que je tiens à souligner, mais il faut aujourd’hui aller au-delà des déclarations d’inquiétude ou de condamnation. Les sanctions ciblées de l’Union européenne ne seront utiles que si elles englobent toute la famille des dirigeants, notamment leurs enfants. De même, les Birmans espèrent la reconnaissance par la France du CRPH, le gouvernement parallèle issu des urnes.

La France a une responsabilité historique. Elle se doit d’encourager le valeureux peuple birman en lutte contre une dictature mafieuse. Elle se doit de montrer au monde qu’elle reste fidèle à ses valeurs de liberté et de droits de l’homme, en entraînant les autres pays à faire de même.

Monsieur le ministre, comment convaincre l’Asean, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, la Russie et la Chine de sortir de leur neutralité pour s’engager à nos côtés et aux côtés des Birmans ? Et que pouvez-vous nous dire du dialogue avec le CRPH pour mettre fin à une guerre civile de plus en plus meurtrière ?

Sur Twitter, j’ai interpelé le ministre Jean-Yves Le Drian le 30 mars, ainsi que l’ONU le 11 avril.

Nov 13 2010

Aung San Suu Kyi enfin libérée, n’oublions pas les autres prisonniers !

En tant qu’ardent défenseur des libertés et de la démocratie et comme présidente du groupe France-Birmanie au Sénat, je me réjouis de la libération de d’Aung San Suu Kyi (photo), après 7 longues années d’assignation à résidence.

Une libération qui ne doit pourtant pas eclisper le triste sort de quelque 2200 prisonniers politiques, toujours privés de liberté par la junte birmane au pouvoir et qui appelle la communauté internationale à poursuivre ses efforts pour permettre un respect des droits civils et politiques dans ce pays.

J’espère enfin, que la lauréate du Prix Nobel 1991, pourra prochainement se rendre en France afin d’y être accueillie par les parlementaires et tous ceux qui se sont mobilisés pour sa libération.

Juin 18 2009

Possibilité d’action de la France face à la crise humanitaire en Birmanie

J’ai interrogé M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur les actions envisageables face à la crise politique et humanitaire qui sévit actuellement en Birmanie. Pour lire la suite…

Juin 18 2009

Question écrite: Possibilité d’action de la France face à la crise humanitaire en Birmanie

Question écrite n° 09215 de Mme Joëlle Garriaud-Maylam (Français établis hors de France – UMP) publiée dans le JO Sénat du 18/06/2009

Mme Joëlle Garriaud-Maylam interroge M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur les actions envisageables face à la crise politique et humanitaire qui sévit actuellement en Birmanie. Tandis que les rescapés du cyclone Nargis s’efforcent encore de reconstruire leurs vies, les minorités ethniques continuent de vivre dans une grande pauvreté et le terrible conflit qui embrase l’est du pays ne cesse de produire de nouveaux réfugiés. En dépit de cette situation d’urgence humanitaire, la Birmanie ne reçoit qu’une aide internationale dérisoire de 2,7 dollars par habitant et par an (contre plus de 50 dollars au Cambodge).

La junte birmane, qui affecte moins de 5 % de son budget à des programmes de santé et d’éducation, dispose elle d’importants revenus, en particulier grâce à l’exploitation du gazoduc opéré par Total. Elle souhaiterait donc savoir s’il ne serait pas possible d’envisager une mise sous séquestre de ces revenus, comme l’autorise la Charte des Nations Unies dans son chapitre VII, afin de l’allouer à des programmes humanitaires. La mise en place d’un tel dispositif permettrait, sans menacer les intérêts français ni priver le pays de ses revenus, d’aider efficacement la population birmane et de réduire les agissements néfastes de cette junte birmane « éminemment condamnable », selon les termes utilisés par le Président de la République.

Il lui semble que la France, dans la droite ligne de sa tradition de défense des droits de l’Homme, s’honorerait de porter une telle proposition devant le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies.

Réponse du Ministère des affaires étrangères et européennes publiée dans le JO Sénat du 05/11/2009

La France a déjà, par le passé, examiné la possibilité de mettre sous séquestre les revenus du consortium qui exploite le gisement gazier de Yadana. Cette option se heurte cependant à plusieurs contraintes. La mise en place d’un compte séquestre suppose l’accord des membres du Conseil de sécurité, dont la Chine et la Russie. Cet accord n’existe pas aujourd’hui. Cette option suppose aussi par ailleurs l’accord des membres du consortium, la société américaine Chevron et l’entreprise thaïlandaise PTTEP notamment. Compte tenu de ces difficultés, il paraît nécessaire de concentrer notre aide aux populations birmanes via des programmes d’aide au développement. L’enveloppe de coopération bilatérale en Birmanie s’élève à 382 000 euros en 2009. Cette aide française, encadrée par la position commune de l’UE, est consacrée à l’action culturelle et linguistique ainsi qu’au soutien de projets d’ONG françaises et locales. L’accent est mis sur l’aide humanitaire et au développement, en vue d’un cheminement de la Birmanie vers la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement. La France soutient des initiatives dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’adduction d’eau et de l’agriculture. La Birmanie a en outre bénéficié de 486 000 euros au titre du comité interministériel pour l’aide alimentaire en 2009, pour un projet de l’ONG Triangle consacré à la sécurité alimentaire dans les zones du delta de l’Irrawaddy touchées par le cyclone Nargis. En 2008, après le passage du cyclone, la France avait apporté une aide d’urgence de deux millions d’euros à la Birmanie. La coopération régionale française bénéficie également à la Birmanie, en contribuant à l’émergence graduelle d’une société civile mieux formée. À titre d’exemple, entre 2003 et 2005, des Birmans ont suivi une formation à l’Institut asiatique de technologie à Bangkok, dont le budget est financé à hauteur de 6,5 % par la France. L’effort français en Birmanie passe aussi par les contributions aux agences multilatérales (PNUD, UNICEF, PAM, UNHCR, etc.) et par l’action de l’Union européenne. L’instrument de financement de la coopération au développement (ICD) prévoit 65 millions d’Euros sur 2007-2013 pour des programmes dans les domaines de la santé et de l’éducation en Birmanie. L’UE apporte également un soutien aux réfugiés birmans dans les camps en Thaïlande, à travers le programme ECHO. Notre pays attache une grande importance à l’aide aux populations birmanes. Les sanctions que l’UE a adoptées à l’encontre de la Birmanie sont ciblées sur les dirigeants de la junte, afin d’épargner la population civile, que nous devons continuer à aider.