Avr 07 2020

Pénurie de masques pour les soignants : un manquement insupportable

Ma réaction à la pénurie de masques sur Public Sénat, lors des questions au gouvernement

« Nous sommes en guerre ». Lors de son allocution du lundi 16 mars, le président Emmanuel Macron a placé la lutte contre l’épidémie de Covid-19 dans un cadre guerrier. Mais une guerre ne se fait pas sans approvisionnement. Et c’est sur ce terrain-là que les Français mesurent les nécessités. La pénurie de masques, en priorité pour les soignants, fait vivement réagir. Les retours du terrain donnent envie de compléter les propos du président de la République, car c’est à une « guerre des masques » que nous assistons.

6 millions de masques FFP2, à destination de l’Allemagne ont ainsi « disparu » au Kenya fin mars. Entre la République tchèque et l’Italie, nous avons frôlé l’incident diplomatique pour ces masques qui semblaient avoir si peu de valeur hier.

En France, « le gouvernement amorce un virage à 180 degrés » sur le port du masque, titre Le Monde le 6 avril. Le méli-mélo communicationnel du gouvernement sur la pénurie de masques n’a rien arrangé. « Ils disent que les masques ne servent à rien car on n’en a pas ». Ce raisonnement a fait le tour de la toile et participe grandement à la crise de confiance à l’encontre du gouvernement.

Nous sommes passés d’une prétendue inutilité du port du masque à une possible obligation de port du masque, sinon sur l’ensemble du territoire, au moins dans certaines communes.

Avr 05 2020

Quels enjeux après la crise sanitaire du coronavirus ?

La première crise sanitaire mondiale en présence d’Internet a à nouveau prouvé la puissance des réseaux sociaux. Comme outil de « lanceur d’alertes » par la révélation de l’épidémie en Chine d’abord. Pour l’émergence médiatique du professeur Didier Raoult ensuite. Au-delà de la question strictement scientifique, YouTube et Facebook ont imposé à la presse et au gouvernement, en quelques jours seulement, un personnage jusqu’alors inconnu du grand public.

La relation entre les organes scientifiques et le politique fait émerger une question quelque peu oubliée : qui est responsable ? En se référant si souvent aux « conseils des sachants », le gouvernement a donné l’impression de ne pas assumer sa propre responsabilité : décider et agir. Si les scientifiques conseillent, le politique décide.

Enfin, la Corée du Sud, par ses tests rapides et ses mesures ciblées, plutôt qu’un confinement généralisé, suscite de l’admiration. Son modèle de gestion de crise pose en revanche question en matière de liberté : souhaite-t-on être suivi via son téléphone portable pour que soient contrôlées nos relations et activités ?