Cette visite de la capitale afghane, sous hautes contraintes sécuritaires, a pu être organisée grâce à la forte implication de notre Ambassadeur Jean-Pierre Guinhut et de l’ensemble de son personnel. Jacques Coffrant tenait à ce que nous fassions ensemble ce voyage et je ne peux que l’en remercier. Notre mission commença de manière inoubliable par une excursion le vendredi (jour férié en Afghanistan, notamment en période de ramadan, interdisant toute rencontre politique ou institutionnelle) avec lui et son épouse Nan dans la vallée du Panshir, où se trouvent le mausolée et la tombe du Commandant Massoud.
Aucun parlementaire français ne s’était rendu à Kaboul depuis septembre 2001 et les Afghans furent très sensibles à cette visite, qui m’a permis de préparer le chemin pour une visite de la délégation de la commission des affaires étrangères du Sénat (mission en avril 2005). Nous avons ainsi eu le privilège d’entretiens avec plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre délégué aux Affaires étrangères et la Ministre de la condition féminine. En tant que secrétaire de la délégation aux droits des femmes du Sénat, je tenais à rencontrer les principales responsables des associations féminines du pays. J’ai ainsi pu dialoguer lors de deux tables rondes avec la vingtaine de femmes les plus importantes du pays (universitaires, juges, médecins, présidentes d’associations … et la première et seule femme candidate à l’élection présidentielle) J’ai particulièrement apprécié leur forte implication dans le processus démocratique. Nous souhaitions également dialoguer avec les forces militaires françaises d’assistance à la sécurité (ISAF). Le Général Py, commandant de l’Isaf, est venu nous rencontrer pour débattre des problèmes qui affectent l’Afghanistan aujourd’hui, la drogue étant sans doute le plus important comme vous pourrez le lire dans un rapport plus détaillé de ma visite42. Près de 400 Français oeuvrent en Afghanistan au sein d’ONG avec des conditions de vie et des contraintes de sécurité très dures. Notre Ambassadeur, très impliqué dans leur défense, avait organisé une rencontre fort instructive avec leurs principaux représentants.
Le peuple Afghan est, lui aussi, très demandeur de France. Notre participation à l’effort de reconstruction est très inférieure à celle d’autres nations et il me semble qu’un effort supplémentaire devrait être fait pour ce pays, en développant des actions ciblées et productives. J’ai depuis participé au Sénat à des rencontres avec les Afghans formés par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et notre pays pour assurer le processus de transition démocratique et le fonctionnement de l’Assemblée élue le 17 septembre 2005.