Jan 03 2011

Les Français à contre-courant du reste du monde…

Une enquête internationale BVA menée dans 53 pays, rend compte du moral des habitants de la planète concernant les grandes interrogations économiques et sociales du moment.

Face aux pays « émergents » (Brésil, Inde, Chine mais aussi Afghanistan, Pakistan ou Irak), plus confiants dans l’avenir, les pays développés craignent une remise en cause de leur modèle occidental, à l’image de la France qui arrive en tête des pays les plus pessimistes sur la situation économique de 2011.

Une crainte particulièrement présente chez les Français modestes qui subissent une stagnation des salaires et la hausses des prix des produits de grande consommation, tout comme chez nombre de Français issus des classes moyennes (37% de nos compatriotes voient l’année à venir comme plus difficile que 2010).

En somme, quelle que soit la question posée, les Français semblent englués dans un marasme moral qui s’auto-entretient alors que le reste du monde et surtout les pays dits « émergents » sont parmi les leaders de l’optimisme mondial.

Car à tout prendre, non seulement notre pays n’a pas confiance en lui et il a encore moins confiance en son avenir. Ce marasme collectif n’est pas pour inviter nos jeunes à s’entreprendre pour relever un flambeau quelconque. Ces derniers, supportant la précarité, s’inquiétant pour un pacte social ébranlé, indignés par l’individualisme latent, de plus en plus étrangers à tout réflexe intergénérationnel, sont aujourd’hui isolés des temps où la rigueur forgeait la République avec la méritocratie comme récompense.

Notre jeunesse manque de perspective, manque d’ouverture d’esprit, les pouvoirs publics que nous sommes n’en offrent pas assez, ils ne savent pas que le monde regarde la France, ils ne savent plus que la France est une grande puissance, un modèle que suivent de nombreuses nations, sur tous les plans. Notre jeunesse est prisonnière d’un carcan qui ne valorise ni sa force ni son dynamisme (les moins de 30 ans semblant moins pessimiste de près de 10 points par rapport à leurs ainés).

J’aimerais vous dire, comme disait Candide « Les Voyages forment la jeunesse » et c’est vrai. Combien de centaines de milliers de jeunes de toutes les nations du monde, souvent au passé politique et économique instable et belliqueux, sont aujourd’hui sur les bancs des universités des Pays du Nord, pour apprendre nos méthodes de management, mettre à profit leur créativité, concrétiser leur investissement. Pourquoi le monde parviendrait-il à continuer cette longue marche vers le développement et seuls, les Français devraient baisser les bras?

Notre pays est riche de savoir faire, riche d’innovations, riche d’expériences, que ce soit la Métropole ou bien nos deux millions d’expatriés, nous jouissons d’une aura aux quatre coins du monde. Nos expatriés justement, souvent confrontés à des situations conflictuelles mettant leurs vies en péril, conservent intacte cette volonté de s’engager, de s’investir, de forger des racines partout où cela leur est possible. Retirer de leur période, courte ou longue, une expérience unique, une ouverture sur d’autres cultures, un partage des différences. Oui, l’expatriation est une école de la vie pour tous, et c’est à l’usage qu’on le constate.

Face à ces cris d’alarme, il n’y a pas de fatalité, mais un nécessaire pragmatisme pour s’attacher à trouver des solutions. Le temps des diagnostics est révolu, désormais c’est le temps de l’action qui prime. Oui, notre devoir est d’offrir à notre jeunesse un avenir et pas uniquement en lui garantissant une retraite mais aussi en lui donnant l’envie d’agir !