Mai 18 2011

Lettre à Nicolas Sarkozy : ne stigmatisons pas les Français de l’étranger

Alors que les contours des réformes fiscales appelées à toucher nos compatriotes fiscalement non-résidents – mesures notamment détaillées un article des Echos d’hier – j’ai préparé un courrier au Président Sarkozy, que je suis en train de faire cosigner par mes collègues sénateurs UMP représentant les Français établis hors de France. J’y appelle le gouvernement à amender son projet de manière à ce que les réformes se concentrent sur l’objectif légitime de lutte contre l’exil fiscal, sans pénaliser injustement l’ensemble des expatriés.

J’y souligne le danger que représentent les amalgames aberrants mettant à mal l’image de nos compatriotes expatriés qui sont actuellement diffusés avec l’aval de certains parlementaires et ministres : « exit tax » assimilant les expatriés à des exilés fiscaux, imposition des résidences secondaires des expatriés, proposition de loi d’Yves Nicolin visant à permettre la perte de nationalité pour les citoyens non domiciliés fiscalement en France, propos de Claude Goasguen sur la double-nationalité…

Considérer les Français de l’étranger comme des exilés fiscaux est une erreur grossière, car l’immense majorité des expatriés le sont soit pour raison professionnelle, soit parce qu’ils sont des binationaux, durablement installés dans leur pays d’accueil, dans lequel ils constituent souvent d’excellents relais d’influence pour la France.

Les attaques actuelles contre la double-nationalité sont d’ailleurs particulièrement choquantes et vont à contre-courant de l’Histoire, dans un contexte de mondialisation. Au lieu de considérer les binationaux avec suspicion, nous devrions les considérer comme des ressources uniques pour notre pays, qu’ils résident en France ou à l’étranger. J’ai tenu à le rappeler ce matin, devant le bureau politique de l’UMP.

Dresser les Français de métropole contre ceux de l’étranger ne peut qu’être contre-productif. Les Français de l’étranger, dans leur diversité, sont nos meilleurs atouts à l’international. A l’heure où l’on entend promouvoir une « équipe de France de l’export » et redynamiser notre « soft power », la mobilisation de nos forces vives à l’étranger devrait constituer une priorité !