Séjour bref mais passionnant à Varna, troisième ville de Bulgarie et l’un des ports les plus importants sur la Mer Noire, à l’occasion de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN. Outre les réunions de la Commission sur la dimension civile de la Sécurité, dont je suis vice-présidente et où nous avons pu débattre de la situation en Afghanistan et en Europe du Centre-Est, mais aussi de cybercriminalité, j’ai notamment eu le plaisir de rencontrer le petite communauté française installée dans celle ville, à l’invitation de l’Ambassadeur de France en Bulgarie Philippe Autié, accompagné du Consul honoraire à Varna Nedialko Nedeltchev . Ce qui nous a permis de faire un point sur la situation de notre communauté française en Bulgarie, où près de 150 entreprises françaises sont installées et de leurs attentes.
La présence française s’enracine dans une longue histoire de relations économiques et culturelles, initiées dès le Moyen-Age et qui se sont accélérée sous l’Empire Ottoman. La France dispose d’un capital de sympathie tout particulier, depuis la fameuse exclamation de Victor Hugo “C’est un peuple qu’on assassine” face à la répression par les Ottomans du mouvement d’indépendance de 1876, jusqu’au rôle de la France dans la libération des infirmières bulgares retenues en Libye en 2007, en passant par le soutien français à la double candidature de la Bulgarie à l’Union européenne et à l’OTAN.
Aujourd’hui, l’Institut français de Sofia ainsi que les 8 Alliances françaises de Blagoevgrad, Bourgas, Kazanlak, Pleven, Plovdiv, Stara-Zagora, Varna, Véliko-Tarnovo contribuent à renforcer l’ancrage de la Bulgarie dans la francophonie. Plus de 10% des collégiens et lycéens apprennent aujourd’hui le français, ce qui place la Bulgarie au deuxième rang des pays d’Europe centrale et orientale en matière de promotion de la francophonie. Dans tout le pays, près de 10 000 élèves sont accueillis dans 59 lycées bilingues et il existe 8 filières universitaires francophones, relayées par un vaste programme de bourses d’études.
J’ai eu beaucoup de plaisir à rencontrer Yves Dubut, directeur de l’école internationale francophone Charles Perrault, ainsi que l’équipe enseignante et les parents d’élèves. Ouverte en 2009, suite au succès des cours dispensés par l’Alliance française de Varna pour des enfants de maternelle par une enseignante française, l’école accueille aujourd’hui sur deux sites 120 élèves, de la maternelle au CE1 à la quatrième et de sept nationalités différentes, et envisage l’ouverture d’un nouvel établissement , grâce à la conversion d’un ancien hôtel comme il en existait beaucoup dans ces stations balnéaires de la mer noire, de type soviétique mais entouré de verdure. J’ai été très impressionnée par le dynamisme de toute l’équipe en charge du projet, des parents bulgares francophiles, pas toujours francophones, mais désireux de permettre à leurs enfants d’acquérir cette langue française qui jouit d’un prestige incontestable dans ce pays.
Le partenariat mis en place pour ce projet avec la Mission Laïque Française (108 établissements implantés dans 47 pays), l’Institut français, les Alliances françaises de Bulgarie et l’IUFM de Lyon (et avec le soutien des élus AFE de la zone, en particulier Louis Sarrazin) me semble particulièrement exemplaire !