Oct 07 2011

Hongrie (6-7 octobre 2011)

Invitée par le Ministre des Affaires étrangères hongrois, Janos Martonyi, à donner une conférence à l’Académie des Sciences, toutes les réunions de la journée du 6 au Sénat ne m’ont permis que d’arriver tard dans la soirée, manquant ainsi le dîner officiel du Ministre.Mais quel bonheur d’admirer depuis mes fenêtres le spectacle féérique du Parlement hongrois tout illuminé, de l’autre côté du Danube. Ce bâtiment néogothique de la fin du 19ème (inauguré à l’occasion du millénaire de la Hongrie en 1896) est, si l’on exclue Bucarest où je serai demain, le plus grand parlement d’Europe avec 18 000 m², taille totalement démesurée lorsque l’on pense que ce Parlement est unicaméral et que, dans un très louable souci d’austérité face à la crise mondiale, le nombre de parlementaires sera divisé par deux d’ici 2014!

A 8 heures, un petit-déjeuner avec l’Ambassadeur René Roudault est l’occasion de faire un point rapide sur l’actualité de notre présence française en Hongrie, et de lui promettre de revenir très vite, pour pouvoir en aborder en profondeur tous les enjeux, puisque je dois repartir le soir même à Bucarest pour participer à l’Assemblée parlementaire de l’OTAN.

Le colloque lui-même, devant un parterre d’universitaires de diplomates, de juristes, de journalistes et hauts fonctionnaires est passionnant. Il s’était agi pour le Ministre des Affaires étrangères, peu après la présidence hongroise de l’Union européenne, et avant l’entrée en vigueur en janvier 2012 de la nouvelle Constitution, la « Loi Fondamentale » du 25 avril 2010, de réunir quelques « experts » et constitutionnalistes internationaux afin d’étudier la faisabilité de la mise en place par des lois organiques d’une participation des hongrois de l’étranger aux scrutins nationaux. L’approche est à la fois technique et comparative, sur la base d’un examen des expériences française, portugaise, italienne, grecque et roumaine, car le sujet est sensible et appelle à une grande prudence. N’oublions pas en effet que la minorité Rom, qui constitue 7% de la population de Hongrie demande une meilleure intégration grâce à des droits politiques et que la Hongrie ayant perdu un tiers de sa population à la suite du Traité de Trianon de 1920, les minorités hongroises sont nombreuses dans les régions proches des frontières, notamment en Roumanie et en Slovaquie. Certains pays limitrophes, notamment la Slovaquie, voient avec inquiétude le renforcement des liens de leurs propres nationaux avec la Hongrie, la Slovaquie n’acceptant d’ailleurs pas le principe de double nationalité.

Ce colloque m’a aussi donné l’immense plaisir de retrouver l’ancien Ministre des Portugais de l’étranger Manuela Aguiar, avec laquelle j’avais beaucoup travaillé lorsqu’elle était présidente de la Commission du Conseil de l’Europe et que je préparais mon premier rapport d’expert auprès du Conseil de l’Europe sur « les liens entre les Européens résidant à l’étranger et leur Etat d’origine ». Nous avions alors organisé ensemble au Sénat français, en juin 1997, la toute première réunion internationale sur cette question…