Oct 10 2011

Un Prix Nobel de la Paix triplement féminin

Quelle joie d’apprendre que le Prix Nobel de la Paix 2011 a été décerné à trois femmes africaines, pour leur action non seulement en faveur de la cause féminine, mais aussi des droits de l’Homme, de la justice sociale, de la paix et de la réconciliation nationale, dans des pays marqués par de profondes tensions.

Ayant eu l’immense privilège de rencontrer Ellen Johnson Sirleaf quelques mois à peine après son élection comme  Présidente du Liberia j’avais été impressionnée par le charisme, la profondeur et la force de cette femme.  Première femme élue Présidente en Afrique,  elle a su,  avec beaucoup de doigté,  guider son pays vers la sortie de 14 ans de guerre civile et l’intégration à la communauté internationale, tout en luttant sans relâche contre la corruption.

Ses études à Harvard et son expérience à l’ONU et à la Banque Mondiale lui ont certainement été très utiles pour accomplir cette mission, et le parcours de cette femme d’exception doit, à mon sens, attirer notre attention sur l’intérêt stratégique d’offrir à des femmes de pays en développement la possibilité de se former à l’étranger –et de préférence en France ! – afin d’acquérir les outils qui leur permettront de devenir des acteurs de premier plan dans le changement social et économique de leur pays.
Au-delà de la reconnaissance de leurs engagements passés, l’attribution de ce Prix Nobel à Ellen Johnson Sirleaf et à sa compatriote Leymah Gbowee (responsable du mouvement pacifiste Women of Liberia Mass Action for Peace) constitue un encouragement à poursuivre sur le chemin, encore long, de la réconciliation nationale au Liberia et de la montée en puissance des femmes sur le Continent africain.
J’ai aussi été très heureuse que le  Prix Nobel de la Paix soit également décerné à la yéménite Tawakkul Karman, militante pacifiste et fondatrice d’un groupe de femmes journalistes qui, à 32 ans, devient ainsi la première femme arabe et la plus jeune personne à recevoir ce Prix. A travers la reconnaissance du rôle qu’elle a joué dans le « printemps arabe » du Yémen, c’est l’engagement de milliers de femmes et d’hommes en faveur de la démocratie et de la dignité qui est ainsi honoré – une leçon de courage et un signe d’espoir qui dépassent largement les frontières de l’Afrique et du Monde arabe.