Oct 19 2011

La promotion du français dans le monde vaut bien des états généraux

La valorisation du français comme langue universelle – un « combat d’arrière garde » ?!? En ouverture des états généraux pour la promotion du français dans le monde, Alain Juppé a opposé un démenti clair et argumenté, soulignant l’intérêt stratégique de la France pour la défense de la francophonie. Il a aussi rappelé que plus d’un demi-milliard de personnes parleront français en 2050 – elles sont aujourd’hui 220 millions, le français ayant le statut de langue officielle dans 29 États, dans les principales organisations internationales. Ces états généraux, organisés par le Ministère des Affaires étrangères, en collaboration avec l’Organisation internationale de la Francophonie, visent à établir un état des lieux des nouveaux défis auxquels est confrontée la diffusion de notre langue et à établir les grands axes d’une politique internationale de promotion du français modernisée.

La progression de l’anglais comme langue de communication internationale, le dynamisme démographique d’autres aires linguistiques (1,3 milliards de sinophones, 330 millions d’hispanophones et 220 millions d’arabophones) et leur volonté nouvelle d’utiliser leur langue comme levier d’influence, mais aussi la fulgurante diffusion de nouveaux moyens d’information et de communication doivent nous conduire à faire évoluer nos moyens d’action.

Dressant un panorama très riche et ambitieux des priorités stratégiques de la France, Alain Juppé a notamment souligné le rôle essentiel du réseau des 475 établissements français à l’étranger scolarisant 300 000 élèves, ainsi que des 600 établissements culturels (instituts français ou alliances) qui scolarisent prodiguant un enseignement en français à près d’un million d’étudiants. Mais il a aussi mis l’accent sur l’importance de favoriser l’enseignement bilingue en français au sein d’établissements étrangers, dont 1,7 millions d’élèves bénéficient actuellement – engagement qui me semble particulièrement essentiel, tant dans un souci d’extension de l’influence de la francophonie que pour permettre la scolarisation dans leur langue maternelle d’enfants français ne pouvant être scolarisé dans le réseau de nos établissements. La création du label FrancEducation sera, à cet égard, particulièrement utile, mais il convient également d’appuyer les multiples autres initiatives qui concourent à cet objectif : programme Jules Verne, petites écoles FLAM, volontariat francophone, etc.

La promotion du français ne se limite pas à un effort éducatif – loin s’en faut ! Pour favoriser la diversité culturelle et l’épanouissement d’un monde multipolaire, notre audiovisuel extérieur a un rôle important à jouer, non seulement au sein des pays francophones mais également au-delà, tant auprès des élites politiques et culturelles que dans la sphère des affaires. Rapporteur pour information de la commission des affaires étrangères sur le budget de l’audiovisuel extérieur, j’aurai à cœur de veiller à ce qu’il en ait les moyens. Parmi les grands défis auxquels nous devrons répondre figure en bonne place la question de l’utilisation d’Internet et des nouveaux médias comme outils de promotion du français et de diffusion de contenus en français. Leur articulation avec les médias traditionnels soulève de nombreuses difficultés pratiques et juridiques, comme nous avons pu le constater récemment avec l’interruption momentanée de la diffusion par Internet, à l’étranger, de certaines émissions du service public. Non, décidément, la défense du français à l’international n’est pas un combat d’arrière garde !

–    Lire le discours du Ministre
–    Consulter le rapport sur la francophonie que j’avais rédigé au nom de la commission des relations internationales de l’UMP en décembre 2009