Déc 27 2011

Un « métro » dans le tunnel sous la Manche ?

Il s’agirait d’intercaler des TER entre les Eurostar. L’idée est poussée par un Breton qui a installé son entreprise à Ashford, en Angleterre. Cela donnerait du travail aux frontaliers.

« Aller en train de Calais à Ashford par l’Eurostar, cela coûte aussi cher qu’un billet Paris-Londres (1), constate Olivier Cadic. C’est inaccessible! » Cela pourrait changer si ce représentant des Français de Londres parvient à faire aboutir le projet de « métro transmanche ».

En fait de métro, il s’agit de faire rouler des rames de TER dans le tunnel sous la Manche, en profitant du fait que l’Eurostar n’utilise sa capacité qu’à 54%. « On peut tout à fait imaginer un métro toutes les demi-heures entre Calais-Fréthun et Ashford International. Le temps de parcours n’excéderait pas 25 minutes. »

Et ce Breton de Lorient, qui a expatrié son entreprise, il y a douze ans, à Ashford, premier arrêt de l’Eurostar, est intarissable sur les nombreux avantages attendus : « Il y a de nombreux emplois de main-d’oeuvre dans le Kent qui sont difficiles à pourvoir du fait du coût de l’immobilier. S’il y avait un métro, les chômeurs de Calais pourraient trouver de l’emploi. » Inversement, il imagine que les Anglais viennent travailler dans les hôtels de Calais qui manquent de personnel anglophone. Les touristes pourraient aller faire leurs courses de part et d’autre…

L’idée de ce métro lui a été soufflée en 2008 par Opale Link, une association d’entrepreneurs de Calais. Le président d’Eurotunnel est favorable à cette évolution, rapporte Olivier Cadic. Le gouvernement a fait connaître son soutien le 13décembre, en réponse à une question orale de la sénatrice UMP Joëlle Garriaud-Maylam. Il travaille, par ailleurs, à aplanir les problèmes de contrôles de douane, le Royaume-Uni n’appartenant pas à l’espace Schengen. Une subvention européenne de deux millions d’euros est déjà disponible dans le cadre du projet Rock. Ne manquent que les trains.

Olivier Cadic assure que la Région Nord-Pas de Calais dispose de huit rames de TER disponibles. Reste à convaincre son président de les envoyer sous la Manche.

(Even VALLERIE)

(1) 50 € l’aller simple, 88 € l’aller-retour en seconde classe.