Déc 15 2011

Le métrotransmanche est en marche (Nord Littoral)

Questionné, le gouvernement s’est dit favorable au projet du métro entre Calais et Ashford

Une nouvelle étape vers le métro transmanche a été franchie cette semaine avec l’approbation par le gouvernement du projet. Réflexion initiée il y a cinq ans par Thaddée Ségard, fervent défenseur des liens transmanche (lire ci-dessous), l’idée d’un « métro » entre le Pas-de-Calais et la Grande-Bretagne vise à renforcer les liens et les échanges entre les deux régions frontalières de la Manche grâce à un moyen de transport régulier entre les deux littoraux. Le but : relier en trente minutes Calais-Frethun à Ashford en passant sous la Manche et connecter le Pas-de-Calais sinistré en terme d’emplois au Kent, plus dynamique et qui recrute. Pour sensibiliser les Français installés en Angleterre au sujet, une table ronde a été organisée en octobre dernier à Ashford, et réunissait notamment le consul de France à Londres, Edouard Braine, Catherine Fournier, maire de Frethun, et Joëlle Garriaud-Maylam, sénatrice des Français établis hors de France, qui a découvert le projet et assuré il y a un mois et demi que « le métro transmanche est en ça un projet fondamental et enthousiasmant.

C’est l’occasion de donner une vraie dimension à l’Europe des régions. Ce n’est pas une utopie mais c’est à portée de main. » Elle avait alors promis de porter le dossier au Sénat. C’est désormais chose faite. La sénatrice a posé la question mardi matin. « Le gouvernement a donné de précieux encouragements aux porteurs du projet de métro transmanche », s’est-elle réjouie à l’issue de la séance. C’est le secrétaire d’Etat Benoist Apparu, qui a répondu au nom de son collègue Thierry Mariani, ministre des Transports, et qui a émis « un avis extrêmement favorable au métro transmanche.

Cette liaison ferroviaire, qui serait le prolongement vers l’Angleterre de la ligne de transport régional déjà existante, ne pèserait donc pas trop lourd en termes d’investissements et contribuerait aussi à redynamiser la région Nord de la France, avec un accroissement du tourisme et des investissements britanniques », détaille la sénatrice. Benoist Apparu a affirmé que le « ministère des Transports devrait prochainement proposer une évolution législative qui créerait les groupements européens de coopération et faciliterait ce type de projet ». Il a également indiqué que « le ministère de l’Intérieur travaillait de son côté aux procédures à mettre en place pour faciliter les contrôles de sécurité et d’identité des personnes qui emprunteraient régulièrement ce moyen de transport, la Grande Bretagne n’étant pas signataire des accords de Schengen ».

Ce projet « semble donc désormais sur de bons rails et donnera une dimension nouvelle aux concepts d’Europe des régions et de citoyenneté européenne », espère la sénatrice. Reste à savoir comment le projet peut désormais se concrétiser. L’objectif d’une liaison pour les Jeux Olympiques semble aujourd’hui difficilement atteignable. Eurotunnel s’est dit prêt à accueillir le passage de ces navettes transfrontalières, tout en laissant la porte ouverte aux opérateurs intéressés par cette liaison. La SNCF ne semble pas décidée à vouloir multiplier les arrêts Eurostar, arguant de la perte de temps : six minutes pour un arrêt en gare de Frethun.

La région est favorable au projet. On peut imaginer des TERGV reliant Ashford à Calais-Frethun, voire Lille. Reste à trouver un terrain d’entente avec le Kent et à afficher une réelle volonté politique et un engagement financier pour lancer la locomotive et désenclaver le Calaisis.

C.D.