Avr 05 2012

Maroc (3-5 avril 2012)

Ma visite au Maroc, prévue de longue date pour essentiellement sensibiliser les  Français du Maroc aux enjeux des présidentielles, s’est trouvée un peu amputée du fait de l’investiture du nouveau Président du Sénégal Macky Sall . Nous pensions que cette investiture aurait lieu dans la deuxième quinzaine d’avril mais Macky Sall souhaitait être investi avant la fête de l’Indépendance du Sénégal, le 4 avril.  En tant que présidente déléguée du groupe France-Afrique de l’Ouest au Sénat, présidente pour le Sénégal, je ne pouvais pas ne pas y assister. Je remercie donc de leur compréhension l’Ambassadeur au Maroc Bruno Joubert que je devais voir le lundi après-midi, ainsi que Thierry Plantevin, conseiller à l’AFE pour le Maroc d’avoir accepté de repousser à une date ultérieure la réunion prévue avec les Français de Rabat le lundi soir.

Aucun avion ne permettait en effet de  rejoindre le Maroc depuis le Sénégal après l’investiture de Macky Sall le lundi après-midi, la seule solution étant de prendre  un avion dans la nuit, à 3 heures du matin, pour arriver à Casablanca à  6 heures.  Thierry Plantevin m’attendait à l’aéroport avec son fidèle chauffeur Hamid, et nous filâmes immédiatement sur Meknes, pour la première de nos réunions de campagne, dans un beau vignoble créé par une famille française. Excellent vin de la propriété, terrine de sanglier préparé par Thierry et sa femme, merveilleux fromage des chèvres d’un autre couple arrivé depuis quelques années, mélange toujours si sympathique de très anciens expatriés, certains implantés depuis plusieurs générations,  très impliqués dans des actions de solidarité et de jeunes gens courageux, créateurs d’entreprises, avec des problématiques assez classiques (protection sociale, qualité et accessibilité de l’enseignement,  double-nationalité) et surtout une conscience aiguë des défis auxquels la France doit faire face, et le désir d’apporter leur pierre à l’édifice.

Des problématiques, des engagements que je retrouverai au fil de toutes les réunions organisées dans les autres villes du Maroc, mais avec des variantes importantes selon la sociologie spécifique des communautés à  Fès, Larache ou Tanger, toujours en présence de la candidate UMP aux législatives pour la région,  Khadija Doukali et les délégués UMP régionaux, et à Tanger, du président de l’UMP pour le Maroc, Jean-Luc Martinet, dynamique chef d’entreprise venu spécialement de Casablanca et à la tête de la plus grande section UMP des français de l’étranger au monde. Des débats toujours passionnants, tant avec nos compatriotes, soucieux de poser de très nombreuses questions, qu’avec les consuls généraux de Fès et Tanger, Messieurs Jean-Pierre Montagne et Pierre Thénard rencontrés « en privé », du fait des règles indispensables de neutralité dans une campagne présidentielle ou des diverses personnalités rencontrées.

J’ai eu ainsi le plaisir de revoir à Fès, Monsieur Jean-Pierre Montagne, ancien responsable de l’Etat-Civil au Quai d’Orsay, qui m’avait d’ailleurs alertée il y a un peu plus d’un an sur les vicissitudes de ces femmes marocaines abandonnées, répudiées par leur époux franco-marocain, et qui n’arrivaient plus à obtenir un visa de retour leur permettant d’aller plaider leur cas devant la justice française. Ce qui m’avait fait déposer un amendement en leur faveur, à l’occasion de la proposition de loi sur la répression des violences faites aux femmes et des violences au sein des couples débattue du 22 au 24 juin 2010 au Sénat.

Ce voyage sera aussi l’occasion de revoir le Collège Lafontaine et de visiter l’Institut français de Fès, dirigé par Philippe Laleu, et dont le développement potentiel est obéré par des locaux très mal adaptés.  Il est question à la fois d’agrandir le Collège et de construire un nouvel Institut sur le site même du Collège Lafontaine. Une rationalisation qui permettrait d’améliorer notre image dans cette ville où la francophilie est très présente, mais où nous avons besoin, comme d’ailleurs dans tout le Maroc, d’assurer une meilleure formation en français, notamment celle des enseignants.

Un autre grand moment de cette visite fut la visite du site du terminal 2 de Tanger-Med,  avec son directeur de projet Philippe Jan.  Un projet Bouygues, le plus gros projet français hors de nos frontières, avec celui du tunnel de Miami que j’ai eu le plaisir de visiter en début d’année avec Frédéric Lefebvre. Ce sont 94 expatriés qui œuvrent à l’extension de ce port qui, à 14 km de l’Espagne, occupe une position stratégique de carrefour maritime entre l’Asie, l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud.  Le futur port devra avoir une capacité de 5 millions de conteneurs par an, soit un peu plus d’une fois et demie la capacité actuelle, permettant à ce complexe portuaire géant de dépasser celui d’Algésiras, en Espagne. L’intérêt stratégique de ce projet pour le Maroc va bien au-delà de l’industrie portuaire : il s’agit d’un signal fort envoyé aux investisseurs, et nous ne pouvons que nous réjouir de voir l’un des fleurons de l’industrie française prendre part à cette initiative.