Membre du groupe d’amitié France-Chine du Sénat, c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai accueilli, avec plusieurs autres membres du groupe, une délégation de l’Assemblée populaire nationale (APN) de Chine, présidée par HAN Yuqun, vice-président de la commission de l’économie et des finances de l’APN et ancien gouverneur du Shandong, l’une des plus grandes provinces chinoises avec 90 millions d’habitants et une économie florissante.
Faisait également partie de cette délégation WANG Mingquan, lui aussi membre de la commission de l’économie et des finances de l’APN et ancien président de plusieurs des plus importantes banques chinoises.
Nous avons bien sûr évoqué l’impact de la crise européenne sur nos échanges commerciaux. La délégation chinoise a souligné l’interdépendance de nos économies et affirmé que « la Chine ne se réjouissait pas du malheur d’autrui » et que « les différences culturelles et politiques ne devaient pas freiner les échanges ». Elle a rappelé que plusieurs entreprises chinoises avaient fait leur entrée au capital d’entreprises européennes récemment… et que nombre d’entreprises européennes avaient depuis longtemps investi dans des sociétés chinoises.
Le débat a ensuite porté sur les moyens d’intensifier le développement international des PME (qu’il s’agisse de PME chinoises en France ou françaises en Chine) – une question particulièrement d’actualité à l’heure où vient d’être créé un fonds d’investissement franco-chinois de 150 millions d’euros pour les PME françaises et chinoises. Pour Monsieur Wang, les obstacles institutionnels sont faibles et c’est surtout l’adaptation des produits aux marchés locaux et l’accès aux informations sur ces marchés qui handicapent le développement international des PME. Monsieur Han a également insisté sur le besoin de créer des mécanismes facilitant l’accès des entreprises de taille moyenne aux informations. Il a aussi reconnu que les PME, en Chine comme en Europe, rencontraient des difficultés à être informées des appels d’offres publics et à répondre.
La délégation chinoise n’a pas manqué de rappeler que la France « premier grand pays occidental à avoir établi des relations diplomatique avec la République populaire de Chine, en 1964 », bénéficiait d’une aura particulière en Chine. Elle a également insisté sur la densité de nos relations économiques et culturelles (soulignant notamment le nombre croissants d’étudiants chinois en France et d’étudiants français en Chine). Mais je retiendrai surtout la propension de nos interlocuteurs à replacer la France dans le contexte européen : si notre pays -, plus petit que nombre de provinces chinoises – compte tant aux yeux des Chinois, c’est en raison de sa capacité d’influence au sein de l’Union européenne. Un rappel utile au Sénat, où les questions européennes passent encore trop souvent au second plan des préoccupations des représentants des collectivités locales françaises.