La mission débutée en Serbie s’est poursuivie au Kosovo, avec là encore une rencontre avec l’Ambassadeur de France et les principaux responsables français dans ce pays.
Au nord du Kosovo, si la KFOR est unanimement respectée et appréciée pour son rôle dans le maintien de la paix et de la stabilité dans le pays, nous avons été frappés par la haine quasi-viscérale et l’absence totale de dialogue entre les deux communautés serbe et albanaise, s’accusant mutuellement des pires exactions. Si nous avons pu rencontrer tous les principaux acteurs internationaux du pays (EULEX, UNMIK, ICO, OSCE, UE etc.), aucune réunion commune n’a pu se tenir avec les responsables des deux communautés, les serbes refusant même que la réunion avec les leaders kosovars de la région se fasse dans le même restaurant (serbe !) Nous n’avons cessé de les exhorter à la tolérance et au dialogue. « Vous n’êtes pas obligés de vous aimer, mais cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas coexister dans la paix », a déclaré à nos interlocuteurs, en conclusion de nos débats, le président de notre commission, Lord Jopling, en rappelant la situation en Irlande du Nord.
A Pristina, si la situation est moins conflictuelle, elle n’en reste pas moins tendue. Tant la présidente du Kosovo, Madame Atifete Jahjaga, que les ministres ou les parlementaires conduits par leur président ont pour préoccupation première le maintien du processus d’intégration européenne et de l’aide internationale afin d’édifier un Etat européen moderne, même après la fin du contrôle international de sa souveraineté. Mais la manne internationale ne peut continuer indéfiniment, et nous avons insisté dans nos échanges sur la nécessité de des réformes ambitieuses et significatives, notamment par le renforcement d’institutions judiciaires indépendantes, afin de mieux lutter contre la corruption et la pauvreté.