Oct 13 2012

Hollande n’ira pas à Brazzaville… N’est pas de Gaulle qui veut !

Certes François Hollande, après des mois de tergiversations, a eu raison de se rendre à Kinshasa. Comment imaginer en effet un président français absent du grand rassemblement de la Francophonie ?

Mais, il est insupportable qu’il ait décidé d’omettre une visite à Brazzaville.

Pourtant Brazzaville n’est que de l’autre côté du fleuve, à moins de 6 kilomètres et dix minutes de bateau. C’est bien moins loin que l’Ile de Gorée depuis Dakar !  Surtout Brazzaville, capitale administrative et politique de la République du Congo, fondée  en 1880 par l’explorateur français Pierre Savorgnan de Brazza,  a été instituée par le Général de Gaulle capitale de la France Libre.

C’est là que, le 27 octobre 1940, une fois acquis le ralliement de la plupart des territoires de l’Afrique équatoriale française, le Général de Gaulle annonça, par le Manifeste de Brazzaville,  la création du Conseil de défense de l’Empire, le gouvernement de la France Libre. C’est aussi là que se tint en 1944 la Conférence de Brazzaville et qu’y fut prononcé le fameux discours du même nom qui allait définir les relations entre la France et l’Afrique, prélude à la marche vers les indépendances africaines.

Mais, pourquoi avoir décidé de ne pas franchir ce fleuve Congo, pour passer ainsi de Kinshasa, ancienne Leopoldville capitale du Congo belge, à Brazzaville, capitale de l’ex-Congo français qui a elle gardé avec fierté le nom de son fondateur ?   Est-ce parce que ce pays reflète encore une histoire très positive de la France, parce qu’elle y est encore très présente par ses magnifiques réalisations architecturales, par l’intensité de notre coopération culturelle, économique et scientifique, notamment en matière d’aide à l’exploitation des hydrocarbures à Pointe-Noire et par l’atmosphère qui y règne, surtout lorsque, les soirs d’été, on s’attend presque à voir surgir, dans les jardins de la Case De Gaulle, l’ombre du Général ?   Est-ce justement la peur d’être  comparé à l’immense figure, toujours prégnante, du Général de Gaulle ? Est-ce un mépris de l’Histoire ?

Certes, n’est pas de Gaulle qui veut et le discours de Dakar de François Hollande est, après toutes les annonces et les sous-entendus, une grande déception. Une fois de plus il semble qu’il ait surtout voulu critiquer en creux son prédécesseur plutôt que de présenter une vision ou annoncer un vrai projet pour l’Afrique. Une fois de plus la France semble vouloir faire acte de repentance.. Mais, est-ce donc si indispensable ? Oui, l’esclavage a bien existé, mais les départs se faisaient beaucoup moins de Gorée, contrairement à ce que voudraient laisser croire les guides touristiques et l’idéologie régnante, que d’autres ports d’Afrique. Oui, nous n’avons cessé de le déplorer. Mais, est-ce bien une raison pour traîner encore longtemps ce boulet de la repentance institutionnalisée ? Pourquoi les dirigeants PS, lorsqu’ils se tournent vers l’Histoire, ne veulent y voir que du négatif, en gommant tout ce que nous avons pu y faire de remarquable pour ces peuples.

Cela fait d’ailleurs rire nombre de nos amis africains,conscients eux  de ce que nous avons toujours essayé de faire pour eux.   Mais il est plus facile de  se conformer à la pensée unique en vogue chez les bobos parisiens que de savoir reconnaître la grandeur de la France … L’absence de visite à Brazzaville est plus qu’une erreur, elle est une faute politique.