Le projet de loi de finances pour 2013 a été présenté en conseil des ministres vendredi. Sans tambours ni trompettes, il enterre l’un des engagements du Président de la République : le report intégral du budget de la « PEC » (la prise en charge des frais de scolarité des lycéens français à l’étranger) vers les bourses scolaires dans les écoles françaises à l’étranger.
Lors du débat sur le projet de loi de finances rectificatives, qui avait acté la disparition de la PEC, j’avais exhorté le gouvernement à s’engager sur une réallocation des fonds au sein de la même ligne budgétaire (programme 151 action 02 « Accès des élèves français au réseau AEFE »), ce qu’avait refusé par le Ministre Cahuzac. Le non-respect de l’engagement présidentiel d’un redéploiement des crédits de la PEC sur les bourses était dès lors cousu de fil blanc.
Le dévoilement du projet de loi de finances de 2013 ne fait que préciser l’ampleur de ce renoncement : ce n’est plus que la moitié des 32 millions « économisés » suite à la disparition de la PEC qui vont venir financer des bourses, le budget global en faveur de la scolarité des élèves français de l’étranger diminuant, lui, de 15 millions !
Encore une fois, les promesses sont remises aux calendes grecques, le projet de budget annonçant « un redéploiement intégral » pour… 2015. En trois ans, le Président Hollande a encore le temps de changer d’avis, lui qui le 11 juillet dernier annonçait devant les Français de Londres : « Les sommes donc qui seront économisées par l’abandon de la règle de la gratuité seront entièrement investies pour le mécanisme des bourses ».
→ Voir la présentation générale de la mission « Action extérieure de l’État »
→ Voir les chiffres détaillés du budget de l’Action extérieure de l’État pour 2013
→ Voir le communiqué de presse de l’AFP
→ Voir mon intervention sur la PEC lors du débat sur le projet de loi de finances rectificative 2012