Avr 12 2014

Départ de Dominique Baudis, homme d’exception

baudis-derain

En 2013, avec son adjointe en charge des droits des enfants, Marie Derain

C’est avec une infinie tristesse que j’ai appris hier, à Washington où je me trouvais pour un séminaire de la Banque Mondiale et du FMI, le décès de Dominique Baudis. Il a été un grand homme politique, mais surtout un être exceptionnel par son sens de l’éthique et sa curiosité alliée à une sensibilité et une profondeur rares, son attachement et sa fidélité à sa ville, à ses amis, à sa famille et à ses valeurs.

C’est au sein du CDS, le Centre des Démocrates Sociaux (un des partis fondateurs de l’UDF), dont il était une des personnalités les plus brillantes, les plus respectées, mais aussi les plus modestes, que j’avais eu le privilège de le rencontrer dans les années 80. Ami et « fils spirituel » de Jean Lecanuet, il se situait dans ce courant chrétien-démocrate porteur des valeurs de personnalisme communautaire héritées d’Emmanuel Mounier et de sa revue Esprit.

Curieux de tout, profondément respectueux des autres, européen convaincu, il avait avec une grande générosité accepté de venir animer, accompagné par son épouse Ysabel, un dîner-débat que j’organisais au Parlement britannique sur l’Europe des Régions. Et il avait totalement subjugué, tant par son talent et ses compétences que par son exquise simplicité et sa profonde gentillesse, l’ensemble de notre auditoire.

C’était toujours un immense bonheur de le revoir, tant au Parlement européen, à Toulouse qu’à l’Institut du Monde arabe ou encore, depuis 2011, rue Saint-Florentin. Dès sa nomination comme Défenseur des droits, il m’avait beaucoup aidée, avec sa rigueur et son empathie habituelles, sur nombre de dossiers difficiles de Français de l’étranger et en particulier sur ceux, si douloureux, des déplacements internationaux d’enfants.

Son départ, si tôt, est une terrible injustice et je pense très fort à Ysabel, à qui je réitère toute mon affection, mais aussi à ses enfants et aux Toulousains qui doivent se sentir tous un peu orphelins…