Article publié par la Voix de France :
Le ministère des Affaires étrangères a annoncé la fermeture définitive de la Maison des Français de l’étranger. Les usagers n’ont plus que quelques jours pour s’y rendre.
Créée en 1992 pour fournir des informations aux Français désirant s’établir à l’étranger, la Maison des Français de l’étranger (48 rue de Javel à Paris) fermera définitivement ses portes à compter du 1er août. « La MFE ferme définitivement ses portes au public. Les accueils physique et téléphonique ne seront plus assurés à compter du 1er août 2014 », peut-on ainsi lire sur le site du ministère des Affaires étrangères.
Contacté par la Voix de France, le ministère n’a pas été en mesure de fournir des explications avant la publication de cet article, mais précise sur Internet qu’il « souhaite désormais développer ses activités numériques » et que « toute l’information sur l’expatriation est disponible sur le site du ministère, à la rubrique Vivre à l’étranger ».
Cette information n’a pas manqué de faire réagir les personnes concernées et leurs représentants. La sénatrice UMP représentant les Français établis hors de France Joëlle Garriaud-Maylam a ainsi envoyé une question écrite adressée le 15 juillet à Fleur Pellerin, la secrétaire d’État chargée du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l’étranger, dans laquelle elle s’inquiète de la fermeture de la MFE.
De nombreux services proposés
« La MFE proposait notamment dans ses locaux des rendez-vous spécialisés sur la protection sociale, l’emploi ou la fiscalité, ainsi que des ateliers de correction de CV plurilingue, de coaching à l’expatriation ou d’aide à la constitution de dossiers de visas », rappelle la sénatrice qui déplore que les internautes soient « simplement redirigés vers des fiches informatives générales hébergés par le site internet du ministère des affaires étrangères ».
Joëlle Garriaud-Maylam souhaiterait également « savoir s’il a été prévu de continuer à fournir, par courriel et courrier, des services personnalisés de réponse aux questions administratives et juridiques des expatriés, futurs expatriés et futurs impatriés » et demande « que soit publié un bilan des différents services de la MFE incluant le coût de chaque service et son impact, afin d’évaluer la légitimité de mettre fin aux accueils téléphonique et physique », soulignant « la nécessité de sanctuariser un budget minimal pour la maintenance et la mise à jour régulière des pages de conseils de préparation à l’expatriation et au retour et des pages informations pays du site internet ».
Le gouvernement n’a pour le moment donné aucune réponse à la sénatrice représentant les Français de l’étranger. Quant aux usagers, ceux-ci se dépêchent d’aller chercher l’information dont ils ont besoin avant la fermeture de la MFE.
« J’ai vu l’information sur Internet et comme j’ai le projet de monter une entreprise au Québec, je me suis dit qu’il fallait que je vienne sur place avant le 1er août », explique Corinne Dubelly, jeudi 24 juillet, à la sortie de la Maison des Français de l’étranger.
« Je ne comprends pas qu’ils ferment complètement »
Dans ce petit espace d’une vingtaine de mètres carrés où quelques guides et fiches explicatives attendent sur des étagères, l’accueil du fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères a été chaleureux, mais les informations obtenues par Mme Dubelly sont peu concluantes.
« J’avais besoin de données économiques sur le Québec pour savoir où je vais mettre les pieds, mais la documentation fournie est un peu obsolète. Tout datait de 2006 ou 2007, regrette-t-elle. Le monsieur m’a dit de me rendre à l’ambassade du Canada pour trouver ce que je cherchais ou bien de regarder en ligne. Mais le problème avec Internet c’est qu’il y a trop d’informations et qu’il est parfois difficile de s’y retrouver. »
D’où l’importance de pouvoir s’adresser à quelqu’un directement pour des recherches bien spécifiques. « La possibilité d’accès à des informations centralisées et personnalisées est un pilier essentiel du service public de l’expatriation, appelé de leurs vœux par les gouvernements successifs, qui ne doit pas être sacrifié sur l’autel des restrictions budgétaires », affirme dans sa lettre la sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam.
« Je ne comprends pas qu’ils ferment complètement », ajoute Corinne Dubelly, qui prévoit de retourner à la MFE avant le 1er août afin de finir de récolter les informations disponibles sur le Québec. « Je n’aurais bien fait qu’un seul déplacement mais il était impossible de faire des photocopies sur place », conclut-elle dans un sourire cachant difficilement son dépit.