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Plusieurs milliers de personnes, cinq mille selon les organisateurs, étaient présentes dimanche sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris pour témoigner leur soutien aux chrétiens d’Irak et de Syrie. Parmi elles, des membres de cette communauté assyro-chaldéenne, mais pas seulement. Le grand rabbin de Paris, Michel Gugenheim, était notamment présent, entouré de laïcs et de croyants de toutes obédiences, ainsi que de personnalités politiques de tous bords. «Je suis là parce que nous partageons les mêmes valeurs, le même Dieu et surtout un même combat», témoignait Olivier Kaufmann, un autre rabbin présent.
Côté personnalités politiques, on comptait entre autres Rachida Dati, Claude Goasguen et Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP), l’UDI Yves Jégo ainsi que plusieurs adjoints (PS) à la mairie de Paris. «On reçoit de plus en plus de soutiens de la part d’élus, qui dépassent leurs divisions et opinions politiques», témoigne Antoni Yalap, coordinateur du Comité de soutien aux chrétiens d’Irak (CSCI), à l’initiative du rassemblement. «Leur soutien nous donne de la visibilité», reconnaît le comité, qui précise toutefois vouloir «éviter toute récupération politique». C’est pourquoi le collectif n’a pas souhaité s’associer au rassemblement organisé samedi au Trocadéro, à l’appel de personnalités d’extrême droite. Le même jour, une autre manifestation, soutenue, elle, par le CSCI, avait eu lieu à Lyon, et mobilisé 500 personnes selon la préfecture. «Notre voix commence à être entendue, notre mouvement prend de l’ampleur», estime un membre du comité. Lundi 21 juillet, le Conseil de sécurité de l’ONU dénonçait les «persécutions» des djihadistes de l’État islamique forçant les chrétiens à se convertir, à payer un impôt ou à fuir, sous peine d’être exécutés. «C’est un début, estime Daniel Auguste, membre du CSCI. Mais c’est loin d’être suffisant.»
Un avis partagé par les parlementaires signataires d’une lettre ouverte adressée à François Hollande samedi, à l’initiative de la sénatrice UMP des Français de l’étranger Joëlle Garriaud-Maylam. Jean-Pierre Raffarin, Michèle Alliot-Marie ou encore Laurent Wauquiez, entre autres, y ont apposé leur signature et disent regretter «que l’envoi d’une force d’interposition de l’ONU n’ait pas été proposé par la France lors de la réunion du Conseil de sécurité», ni «porté à l’ordre du jour du Conseil des Affaires étrangères de l’Union européenne». Ils demandent au président de saisir la Cour pénale internationale «sur les exactions dont sont victimes les minorités en Irak, notamment les chrétiens d’Orient».
Même son de cloche du côté de François Pupponi, le député-maire (PS) de Sarcelles, pour qui «la France doit faire plus». «On ne peut pas rester silencieux alors que l’on assiste à une véritable épuration», estime le député, qui évoque également des enjeux géopolitiques: «Ce ne sont pas seulement les chrétiens d’Orient, toute la région risque de basculer. Hollande doit s’exprimer.»
«Seule la France peut enclencher un processus de soutien humanitaire», renchérit Antoni Yalap, qui rappelle le besoin urgent de vivres et de vêtements de ces populations contraintes à l’exil. «La France a une histoire très ancienne avec les chrétiens d’Orient, elle ne doit pas se désengager mais tenir son rôle de patrie des droits de l’homme», poursuit ce dernier, qui espère que la mobilisation de ce dimanche incitera le président à prendre position publiquement.