Mar 31 2015

Prostitution : le Sénat rétablit le délit de racolage et supprime la pénalisation des clients (Atlantico)

Pour Joëlle Garriaud-Maylam (UMP), « le délit de racolage offre une ressource aux services de police. Pour aider ces femmes, il faut d’abord les identifier ».

A droite depuis septembre, le Sénat a supprimé la pénalisation des clients de prostituées et rétabli le délit de racolage. Dans la nuit de lundi à mardi 31 mars, les Sénateurs ont adopté par 165 voix « pour » et 44 « contre » le texte modifié des députés socialistes visant à renforcer la lutte contre la prostitution. A l’origine, ce texte prévoyait d’abroger le délit de racolage instauré par Nicolas Sarkozy et d’instaurer à la place la pénalisation des clients avec une contravention de 1 500 euros. Désormais, le texte devrait repartir en deuxième lecture à l’Assemblée où les députés auront le dernier mot.

Pour Joëlle Garriaud-Maylam (UMP), « le délit de racolage offre une ressource aux services de police. Pour aider ces femmes, il faut d’abord les identifier ». Et selon le président de la commission spéciale du Sénat Jean-Pierre Vial (UMP), « la pénalisation des clients comportait plus de risques que de bénéfices. Il était dès lors logique de rétablir le délit de racolage ». Ce dernier a été rétabli par 162 sénateurs : 142 UMP et 19 UDI-UC. 161 sénateurs ont en revanche voté contre: 12 centristes, et les membres des groupes socialiste, CRC (Communiste, républicain et citoyen), RDSE (à majorité PRG) et écologiste. A gauche, l’incompréhension est totale. « Il est tout bonnement impensable de rétablir ce délit qui a fait, en douze ans, la preuve de son inutilité en matière de répression des réseaux et de dangerosité à l’égard des personnes prostituées », s’insurge l’écologiste Esther Benbassa.

Si des associations prônant l’abolition de la prostitution (Mouvement du Nid, Fondation Scelles, etc.) soutenaient la pénalisation des clients, des associations de prostituées (Strass, Bus des femmes, etc.) et d’autres leur venant en aide (Act-up, Médecins du Monde) étaient en revanche contre. En effet, elles craignaient que cela ne pousse les prostituées dans la clandestinité et ne les place encore davantage à la merci des rares clients.

Source: Atlantico