Juin 30 2015

Kazakhstan (24-26 juin)

C’est pour le compte de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN que j’ai effectué une mission à Astana du 24 au 26 juin.

Le nouveau concept stratégique de l’OTAN adopté au Sommet de Lisbonne en 2010 souligne en effet l’importance pour la sécurité euro-atlantique de renforcer le réseau de partenaires dans différentes zones stratégiques dont l’Asie centrale. Les objectifs prioritaires des programmes de coopération et des forums d’échange mis en place sont de promouvoir la transparence, de bâtir la confiance et d’aider à faire face à des défis sécuritaires partagés. Des menaces telles que le terrorisme, l’extrémisme religieux, les conflits ethniques, le crime organisé, la prolifération des armes ou le trafic de drogue exigent en effet une action internationale concertée.

Les États d’Asie centrale ont notamment été très impliqués dans les efforts de stabilisation et de développement de l’Afghanistan. Ainsi, le Kazakhstan a fourni un soutien important en termes d’investissements, d’aide agricole, de construction d’écoles, hôpitaux et chemins de fer ainsi qu’en fournissant des bourses pour l’accueil d’étudiants afghans au Kazakhstan. Le Kazakhstan s’est aussi beaucoup investi pour améliorer l’interopérabilité avec les troupes de l’OTAN et des exercices militaires communs sont organisés chaque année.

Vaste État comptant seulement 17 millions d’habitants, le Kazakhstan représente 70% du PIB de l’Asie centrale. Son économie repose largement sur la rente pétro-gazière (75% des réserves d’hydrocarbures de la mer Caspienne, 35% du PIB, 60% des exportations) et dans une moindre mesure sur les ressources minières (premier producteur d’uranium au monde, importantes réserves en fer, manganèse, chrome, charbon ou potassium). Toutefois, il cherche aujourd’hui à diversifier son tissu industriel et technologique, notamment à travers des partenariats avec des entreprises étrangères via la constitution de joint-ventures. La Chine est aujourd’hui à la fois sont principal client et son principal fournisseur. La France est – loin derrière – son second client mais pas l’un de ses principaux fournisseurs (après la Chine, ce sont la Russie, l’Ukraine et l’Allemagne).

Sur le plan politique, le régime est marqué par la longévité du Président Nazarbaïev, qui dirige le pays depuis son indépendance en 1991. Le Parlement est bicaméral, avec une chambre basse – le Mazhilis – composée de 107 députés (dont 98 élus au suffrage universel et 9 nommés par l’Assemblée des Peuples, une institution consultative créée en 1995 pour représenter la diversité ethnique du pays) et une chambre haute – le Sénat – composée de 47 sénateurs (15 nommés par le Président de la République et les 32 autres nommés par l’Assemblée des Peuples).

Notre séminaire a démarré par une table-ronde avec les ambassadeurs des États membres de l’OTAN et s’est poursuivi avec plusieurs rencontres officielles avec les autorités kazakhes : le Ministre des Affaires étrangères Erlan A. Idrissov, celui de la Défense Imangali Tasmagambetov, le Président du Sénat Kassym-Jomart Tokayev et le Président du Mazhilis (la chambre basse du Parlement du Kazakhstan) Kabibulla Jakupov. Nous avons également eu une réunion de travail au Comité de la Sécurité Nationale avec le Commandant pour l’antiterrorisme Kendebay Adambekov et auditionné des experts indépendants.

En marge de ces réunion pour l’AP-OTAN, j’ai participé à un dîner de travail avec l’Ambassadeur Francis Étienne, le Premier conseiller M. Taupenas, le conseiller culturel M. Uhres, ainsi que mes collègues députés Michel Lefait et Jean-Michel Villaumé. Nous avons beaucoup échangé sur les relations bilatérales et notamment l’enseignement du français au Kazakhstan – sujet dont il a également été question le lendemain, lorsque j’ai remis les insignes de Chevalier des Palmes Académiques  à deux enseignantes de français de l’Université d’Astana, lors d’une soirée très sympathique en présence de  l’Ambassadeur et du Consul général à Almaty, M. Renard. Ce fut également l’occasion de rencontrer la petite communauté française et francophone du pays – le Kazakhstan ne compte aujourd’hui que 416 Français inscrits au registre consulaire.