Oct 21 2015

Arabie Saoudite (24-26 octobre)

C’est en Arabie Saoudite, à Djeddah d’abord, puis à Medine et Riyadh qu’a débuté ma mission d’une semaine en péninsule arabique.

A peine arrivée à Djeddah en fin d’après-midi où m’accueillaient le Consul adjoint M. Hicham Baba Ahmed (le futur Consul général – M. Patrick Nicoloso, ancien ambassadeur à Haïti – étant retenu à Paris du fait de retards d’accréditation)  commençait une réception au Consulat avec près de 200 compatriotes. Le  Consul avait ensuite organisé une réunion de travail, de 22heures à minuit avec les Conseillers Consulaires Nadia El-Azzi Chaaya, Mazen Hakki et Alain Menargues,  et les présidents d’associations, dont ceux de l’UFE (Jean-Louis Ubeda) Adfe (Joss Renaudat) et la MdF -Maison de France – (Sabrina  Belmaazziz) où nous avons pu évoquer en toute liberté les questions touchant nos compatriotes, notamment en matière d’enseignement, de droits et de santé.  La ville de La Mecque étant située dans la circonscription consulaire de Djeddah, les médecins rattachés au poste m’ont ainsi sensibilisée, suite au très grave accident (près de 1 700 morts) survenu une dizaine de jours auparavant, sur les problèmes sanitaires causés par la forte hausse de la fréquentation de ce lieu de pèlerinage.

ArabieSaoudite_MedineTôt le lendemain, départ pour Médine, l’autre ville sainte d’Arabie Saoudite, où repose le prophète Mohammed. Je m’y suis rendue en compagnie du Consul de Djeddah et des Conseillers consulaires Nadia El-Azzi Chaaya et Alain Menargues, afin de soutenir le projet de petite école du président de l’UFE de Medine, Bilel Zarour. Cette « petite école » scolarise déjà le samedi matin 35 enfants, 17 garçons et 18 filles, avec une liste d’attente qui s’allonge. Le nombre de Français à Médine ne cesse en effet de croître, mais les coûts sont élevés notamment parce que l’on ne peut scolariser ensemble les filles et les garçons. De même les réunions mixtes sont interdites et j’ai dû tenir deux réunions parallèles et concomitantes dans deux salles contiguës, l’une pour les mamans, l’autre pour les papas…

ArabieSaoudite_AllianceFrancaiseRiyad

A l’Alliance française de Riyad

A Riyadh, la journée fut partagée entre visites à la communauté française (près de 6 000 Français sont enregistrés au registre consulaire en Arabie Saoudite) et dossiers géopolitiques. J’ai notamment visité le Lycée français, l’EFIR (Ecole française internationale de Riyadh) qui scolarise 1200 élèves de la maternelle au baccalauréat, et la jeune et dynamique Alliance française, qui, sous la présidence de Zaher Al Munajjed, accueille plus de 2 500 étudiants chaque année.

L'équipe de direction et les enseignants du lycée français

L’équipe de direction et les enseignants du lycée français

J’ai également participé à une réunion économique avec l’Ambassadeur Bertrand Besancenot et la dynamique équipe des conseillers du commerce extérieur qui portent haut les couleurs françaises dans ce pays réputé difficile mais très riche en belles opportunités pour nos entrepreneurs. Notre présence économique y est un modèle du genre: une équipe travailleuse, audacieuse et soudée autour d’un ambassadeur remarquable, interlocuteur respecté des autorités saoudiennes, fin connaisseur de ce pays où il est en poste depuis 8 ans avec de grandes réussites à son actif.

J’ai bien sûr profité de ce déplacement pour évoquer avec divers interlocuteurs la question sensible du terrorisme et de son financement, les Droits de l’Homme (… et des femmes), ainsi que la crise au Yémen : le fait que cette Monarchie soit notre premier partenaire commercial dans le Golfe et la volonté de renforcer encore les liens économiques ne excuser des renoncements sur des questions géostratégiques aussi essentielles. Probable « sponsor » de groupes extrémistes à l’international, l’Arabie saoudite fait en même temps face à des actes de terrorisme sur son propre sol, avec notamment plusieurs attentats revendiqués par Daech ces derniers mois. Le gouvernement a fort à faire sur son propre territoire pour éviter que des pans entiers de population ne se radicalisent, notamment parmi la minorité chiite laissée pour compte (15% de la population saoudienne, installée dans la province orientale, où se trouvent 80% des ressources pétrolières du pays). Les enjeux en termes de stabilité politique sont d’autant plus forts que 75% des Saoudiens ont moins de trente ans et qu’un tiers des jeunes est actuellement au chômage.