Une année éprouvante s’achève pour la France. Année ouverte en janvier par le drame de Charlie Hebdo. Année qui s’achève dans l’état d’urgence, suite aux pires tueries ayant endeuillé notre pays depuis la seconde guerre mondiale.
Par deux fois, les couleurs françaises ont flotté de par le monde, en solidarité avec notre pays et nos valeurs. Par deux fois, les responsables politiques étrangers ont dit à la France leur émotion et leur soutien. Aux quatre coins du monde, notre drapeau et nos couleurs ont été arborés et ont paré les monuments les plus emblématiques de la planète. La Marseillaise a même été chantée à l’Opéra de New York. Force est de constater que, dans la douleur, la France, unie et debout, a, plus que jamais, rayonné.
Si le monde entier s’est senti concerné par ces attaques, c’est parce qu’à travers elles, ce sont des valeurs universelles mais encore largement incarnées par la France qui ont été touchées. Alors que nous commémorerons en 2016 le quarantième anniversaire de la disparition d’André Malraux, souvenons-nous d’une de ses déclarations, tristement d’actualité : « La France n’est grande que lorsqu’elle l’est pour le monde ».
La notion de rayonnement englobe mais dépasse largement celle d’influence culturelle (« invention » française, héritée du réseau des Alliances françaises dès le 19e siècle). Le rayonnement fait appel à des valeurs à visée universaliste, pas simplement à une entreprise de diffusion de produits culturels. Il s’exerce notamment à travers une langue, le français, qui façonne une forme de pensée bien particulière, mais ne se réduit pas à un patrimoine linguistique.
Contrairement au « soft power », il n’est pas un outil au service d’une stratégie de puissance qui ferait appel de manière calculée à toute une palette d’interventions culturelles ou économiques. Le rayonnement français s’émancipe des clivages et des tutelles… tout en s’incarnant dans chaque Français, et en particulier dans ceux de nos compatriotes qui vivent à l’étranger, y font vivre nos valeurs et y portent haut nos couleurs.
Tourné vers l’extérieur, vers le monde, le rayonnement contribue aussi à l’attractivité de la France, de son territoire, de ses produits, de ses services. Il joue donc un rôle considérable bien que trop méconnu pour la relance de notre économie. Parce qu’il est aujourd’hui hélas plus facile d’entreprendre et d’innover à l’étranger qu’en France, c’est depuis l’extérieur que nos expatriés font briller le savoir-faire et l’inventivité français. Puissions-nous faire en sorte qu’ils conservent contre vents et marées leur attachement à la patrie.
En 2016, la France aura grand besoin de lumière et de mouvement… donc de rayonnement !