Jan 22 2016

Arabie saoudite (17-20 janvier 2016)

12552854_751708228295999_5646812158722922882_nC’est pour participer à un séminaire parlementaire OTAN sur la défense, la sécurité et le terrorisme que je suis revenue en Arabie saoudite, trois mois après ma dernière visite, cette fois en compagnie de trois députés français, Gilbert Le Bris, Pierre Lellouche et Jean-Michel Villaumé, membres comme moi de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN.

Ce séminaire intervenait à un moment géopolitique très particulier, alors que l’exécution d’un dignitaire chiite saoudien, le cheikh Nimr Baqer Al Nimr, avec 46 autres personnes accusées de terrorisme ou de sédition, a déclenché une grave crise diplomatique avec l’Iran. Suite à la mise à sac de l’ambassade d’Arabie saoudite à Téhéran, les relations diplomatiques entre les deux puissances ont été rompues. Cette rupture des relations diplomatique intervient alors que la guerre qui fait rage depuis une dizaine de mois entre l’Arabie saoudite et le Yémen semble directement liée aux tensions irano-saoudiennes, et que les exactions de Daech et des autres groupes djihadistes impactent directement la sécurité régionale. Enfin, dernier élément aggravant et non des moindres : l’effondrement du cours du pétrole coûte cher à l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial d’or noir (et premier fournisseur en pétrole de la France). Témoin de l’acuité des enjeux, une visite officielle de Laurent Fabius et du Président chinois Xi Jinping ont eu lieu au cours de ma mission saoudienne.


Dès notr12523092_751977928269029_2906355428364134468_ne arrivée à Riyad, le dimanche soir, nous avons pu faire un large et utile tour d’horizon sur l’actualité des tensions dans cette zone et les enjeux de notre relation bilatérale avec l’Ambassadeur de France en Arabie Saoudite Bertrand Besancenot, ses adjoints et l’attaché de défense, l’Amiral Bertrand de Ligneres.

Le lendemain matin, nous étions attendus au Majis-al-Shura, l’Assemblée consultative d’Arabie Saoudite que préside Abdullah Ibn Muhammad Al Ash-Sheikh. Cet embryon de parlement, créé en 1993, composé de 150 membres nommés par le Roi, n’a qu’un pouvoir consultatif et non législatif, les lois étant de la seule responsabilité du Roi. Néanmoins des évolutions notables sont à l’œuvre depuis quelques années. Ainsi, les femmes ont pu faire leur entrée dans ce Conseil en 2013, et représentent désormais 20% des membres. Ont été élues des femmes exceptionnelles, comme Thuraya Obaid, ancienne Secrétaire générale adjointe aux Nations-Unies ou Hoda Abdulrahman Al-Helaissi, brillante universitaire parfaitement francophone… ancienne élève du lycée Charles de Gaulle de Londres. Notre délégation a été reçue par Mohammed bin Amin Jefri, le Vice-président du Conseil consultatif, ainsi que par des membres des commissions de la sécurité, des Affaires étrangères, des Affaires économiques et de l’énergie, et des affaires sociales, familiales et de la jeunesse.

Nous avons également participé à plusieurs réunions au Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe (CCG), pour dialoguer sur la situation économique des pays de la zone, les initiatives communes en matière de défense et de sécurité, au premier rang desquels la lutte contre le terrorisme.
Enfin, privilège rarissime, nous avons pu bénéficier d’une audience avec le Roi Salman, qui nous a redit son inquiétude quant à l’Iran.
Un agenda bilatéral et multilatéral dense, dont nous espérons qu’il aura pu être utile à la défense des intérêts français dans la zone.