Mercredi 9 mars, j’ai participé à une réunion à l’AEFE sous l’égide de son nouveau directeur, Christophe Bouchard, qui succède à Hélène Farnaud-Defromont et que j’ai bien connu quand il était premier secrétaire à Londres dans les années 1990 puis, tout récemment, comme Directeur des Français de l’étranger et de l’Administration consulaire au Ministère des Affaires étrangères.
Le premier sujet abordé au cours de la réunion a été celui de la sécurité, notamment face au risque terroriste. Une cellule de prévention et de crise (CPC), mobilisable 24h sur 24, a été créée, en relation étroite avec la Cellule de crise et de soutien du MAEDI, le Service de Sécurité Diplomatique (SSD) du MAEDI désormais chargé de la sécurité de toutes les emprises françaises à l’étranger, ainsi que les postes diplomatiques, qui, conformément à la circulaire du Premier Ministre du 26 mars 2015, coordonnent sur place toutes les actions touchant à la sécurité des agents et des implantations de la France à l’étranger. Un poste de chargé de mission sécurité et sûreté sera créé au sein de l’AEFE à compter du 1er juin 2016. Les audits de sécurité des établissements continuent, avec à la clé une mise à jour des PPPMS (plans personnalisés de mise en sécurité) voire des travaux de sécurisation (renforcement de la sécurité des clôtures, traitement des vitrages des bâtiments, amélioration des dispositifs de contrôle des accès, installation de caméras de vidéosurveillance, etc.).
Nous avons ensuite longuement commenté la baisse pluriannuelle de la subvention pour charges de service public, qui s’avère plus forte que celle prévue initialement par le triennum 2015-2017 (3,4% au lieu de – 2%) et induira de nouveaux efforts sur les coûts de fonctionnement, de nouvelles modifications de la structure des ressources humaines (en clair moins de personnel expatrié, plus de résidents) et la recherche de nouvelles recettes – par exemple la refacturation aux établissements de la dématérialisation des corrections du bac… avec aussi un risque évident d’augmentation des frais de scolarité.
Si la contrainte budgétaire pesant sur l’AEFE est forte, il me semble essentiel de ne pas sacrifier ce fleuron de notre influence à l’étranger. J’ai insisté pour qu’il soit tenu compte de la situation spécifique de certaines écoles, comme à Katmandou suite au séisme, à Dakar ou à Tunis.
Ce tiraillement entre ambitions de rayonnement et réalité des contraintes budgétaires se retrouve dans le COM 2016-2018, avec trois grands objectifs stratégiques :
- Faire en sorte que le réseau de l’enseignement français à l’étranger soit l’un des outils privilégiés de notre diplomatie globale.
- Faire en sorte que le réseau des établissements scolaires français à l’étranger concoure à l’excellence de notre modèle éducatif.
- Inscrire le réseau de l’enseignement français dans une démarche de performance et d’optimisation des ressources de l’Agence.
C’est aussi ce qui ressort du rapport du doyen Perret sur l’évolution des écoles françaises en Europe, qui tente d’articuler les défis de court terme (stabilisation des effectifs, réduction des coûts) et ceux de long terme (concurrence et coopération).