Article publié par L’Orient le Jour :
Un colloque international sur le thème « La femme, médiatrice interculturelle du dialogue euro-méditerranéen », organisé par l’Association des femmes arabes de la presse et de la communication (Afacom), en collaboration avec l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (Isesco), et de nombreuses organisations et institutions, dont notamment l’Union pour la Méditerranée (UPM), le Centre Nord-Sud du Conseil de l’Europe, l’Observatoire d’études géopolitiques, la Fondation des Trois Cultures de Séville (Espagne), l’Organisation internationale de la francophonie et la Fondation Hassan II, s’est tenu le 29 mars 2016, au siège du Sénat français à Paris.
Le colloque a été ouvert par la sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam en présence de plusieurs parlementaires, d’universitaires, d’experts, de responsables d’ONG et de diplomates.
La présidente de l’Afacom, Zeina Tibi, a déclaré qu’il « faut continuer à plaider en faveur de la relation entre nos civilisations ». « Il faut encourager toutes les tentatives visant à aller en avant », a-t-elle ajouté, avant de poursuivre : « Il faut soutenir les pays qui sont engagés sur la voie du progrès et ont une vision d’avenir, comme le Maroc. Il faut également encourager les associations citoyennes, notamment celles de femmes qui suppléent bien souvent aux carences des partis et des dirigeants politiques dans les pays du sud de la Méditerranée, à l’instar du Liban et de la Tunisie. »
De son côté, le directeur général de l’Isesco, Abdulaziz Othman Altwaijri, a rappelé que le colloque fait suite au Plan d’action sur le rôle de la femme dans la région de la Méditerranée adopté lors d’une première conférence Afacom-Isesco, en 2014. Ce plan vise à mettre en exergue le rôle joué par les femmes dans le renforcement du mécanisme de médiation culturelle, éducative, interreligieuse et médiatique.
Pour sa part, Nouzha Bouchareb, présidente de Connection Group International (Maroc), a insisté sur « l’importance du renforcement du rôle de médiation de la femme entre les deux rives de la Méditerranée, notamment grâce à la vie associative ». Elle a également exprimé le souhait de voir « une structure rassemblant les organisations féminines se mettre en place dans le but d’apporter une participation active à la lutte pour l’environnement et au succès de la prochaine COP22 à Marrakech ».
Le colloque a abordé trois thèmes : « La femme médiatrice dans l’éducation et dans l’information », par Raja’ Essafiani (OIF), Cléopatra Lorintiu (Roumanie) et Inès Safi (Tunisie); « La femme et la médiation interculturelle et interreligieuse » par Touria Iqbal (parlementaire du Maroc), Noha Rashmawi (Palestine), Carmen Fernandez-Tavora (Espagne) ; et « La femme et la médiation institutionnelle » par Nicole Ameline, parlementaire française et membre de la Cedaw, Nouzha Bouchareb (Maroc), Delphine Borione (secrétaire générale adjointe de l’UPM) et Karina Kaddouri (Marocaine résidant à l’étranger).
Enfin, Jean-Marie Heydt, président du Centre Nord-Sud du Conseil de l’Europe, a estimé que le rôle de médiation des femmes est particulièrement nécessaire aujourd’hui à l’heure où l’extrémisme, la haine et le fanatisme prolifèrent des deux côtés d’une Méditerranée qui doit redevenir un trait d’union entre des « civilisations cousines ».