La visite en Amérique centrale de notre groupe interparlementaire d’amitié s’est achevée par un passage à Mexico, pour un déjeuner de travail avec le Président du Sénat mexicain Manlio Fabio Beltrones Rivera, la Présidente de la commission des affaires étrangères Gabriela Cuevas Barron, le Président de la commission des affaires européennes Rabindranath Salazar Solorio et la Présidente de la commission des migrations (une ancienne championne du monde du 400 mètres!). Une manière d’approfondir notre relation bilatérale, déjà excellente avec de grandes convergences de vues sur des dossiers comme l’évasion fiscale, la régulation financière ou encore la sécurité alimentaire. Nous avons aussi remercié le Sénat mexicain pour son soutien à la COP21 et pour avoir décrété que 2016 serait l’année de la solidarité avec la France.
Les parlementaires mexicains ont souligné combien ils appréciaient notre coopération avec une « diplomatie qui n’est pas de salon » et une présence culturelle soutenue : un Institut français d’Amérique latine (IFAL) 27 alliances françaises et le magnifique lycée franco-mexicain de Mexico ( sans compter celui de Guadalajara et l’école Molière de Cuernavaca que j’avais eu aussi la chance de visiter lors de visites antérieures). L’année dernière, 2 800 visas étudiants pour la France ont été donnés à de jeunes mexicains, tandis que 1 500 jeunes Français et 200 chercheurs du CNRS étudient au Mexique.
Il semble essentiel que la France renforce sa présence commerciale au Mexique, pays appelé à jouer un rôle de plus en plus important dans l’économie globale. Le pays est ainsi devenu depuis quelques mois le second partenaire commercial des USA, après la Chine mais devant le Canada. C’est déjà un partenaire stratégique pour la France : 2ème client de la France en Amérique du Sud ; 500 de nos entreprises y sont implantées, dont quasiment tous nos grands groupes ; nos échanges commerciaux n’ont cessé de progresser depuis 2009 – un nouveau record a été battu en 2015 avec 5,6 milliards d’euros. Mais nous pouvons faire beaucoup mieux. Nous ne sommes encore que le cinquième partenaire européen du Mexique derrière l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et les Pays-Bas, avec une part de marché d’environ 1%.
Pour améliorer notre présence et nos réussites dans ce grand pays, je compte sur notre ambassade et sur le dynamisme de nos compatriotes établis sur place, tels Frédéric Garcia, à qui j’avais eu l’honneur de remettre les insignes de Chevalier de l’Ordre national du Mérite en juillet 2012 au Sénat, qui a, à côté de l’ambassade, su préserver les liens avec les dirigeants économiques de ce pays lors des méandres et soubresauts liés à l’affaire Florence Cassez et a notamment réussi à négocier de très beaux contrats pour nos sociétés d’aéronautique. Cet ancien de l’ESCP Paris et ingénieur ENSAM, ancien consul honoraire à Cancun, est aujourd’hui président d’Airbus Mexique, conseiller du commerce extérieur, du comité bilatéral France Mexique du COMCE (équivalent du Medef international) depuis 2007 et depuis 2015 président du CEEG qui réunit une cinquantaine de PDG des entreprises globales les plus importantes au Mexique, représentant 2 millions d’emplois et 10% du PIB mexicain (mais seules 3 entreprises françaises font partie de cette association dominée par des entreprises américaines).