Suite à la décision du Bureau Politique LR du 3 mai de ne pas autoriser les Français à l’étranger à voter par voie électronique pour la primaire désignant le candidat de la droite à l’élection présidentielle – comme cela avait pourtant été annoncé depuis des mois, j’étais intervenue à la Commission Exécutive des Républicains le 10 mai, pour dénoncer une violation des droits civiques des expatriés et une faute politique. Je suis heureuse de constater qu’un compromis a finalement pu être voté le 17 mai, organisant le vote papier dans, en principe, une trentaine de grandes métropoles et autorisant le vote électronique pour les Français de l’étranger n’y vivant pas ou résidant dans un pays où l’organisation d’un scrutin à l’urne est interdite par la législation locale.
L’argument de Nicolas Sarkozy pour refuser le vote électronique aux Français de l’étranger était que cela créerait une inégalité entre Français de France et Français de l’étranger. Selon lui, il n’y avait pas de raison qu’un Français de l’Aveyron aille faire la queue pour voter et pas un Français de l’étranger, que 50% des Français de l’étranger étaient concentrés dans 10 grandes villes (un ambassadeur lui aurait même dit qu’on pouvait ouvrir les lycées français pour ce vote), qu’il y avait un risque de fraude avec le vote électronique et que si lui-même avait accepté le vote électronique en 2012 pour les Députés des Français de l’étranger, certains députés des Français de l’étranger l’avaient regretté…
Je lui ai répondu que cela faisait des mois qu’il avait été dit aux Français de l’étranger qu’il y aurait un vote électronique, que ce vote était même inscrit à l’article 6 alinéa 1 de la Charte mise en ligne sur le site Internet du parti, qu’il y avait une jurisprudence constante du Conseil constitutionnel autorisant des mesures dérogatoires en fonction des circonstances, et particulièrement pour les Français résidant hors de France. J’ai ajouté que les distances étaient beaucoup plus grandes à l’étranger, qu’il faudrait par exemple à un Français d’Écosse faire un aller-retour de deux fois 600km pour aller voter à Londres à deux reprises…
C’est donc avec beaucoup de soulagement que j’ai appris qu’un nouveau vote du bureau politique avait (partiellement) corrigé le tir. Reste à souhaiter bonne chance à la Haute Autorité pour organiser un tel double scrutin et notamment constituer les listes électorales (en distinguant ceux qui seront autoriser à voter par Internet de ceux contraints de voter à l’urne), rassembler suffisamment de bénévoles pour tenir les bureaux de vote (alors que cette tâche s’avère déjà problématique pour des élections nationales, organisées sous l’égide des Ministères des Affaires étrangères et de l’Intérieur !) et faire face aux inévitables contestations engendrées par un mode de vote si complexe…