Article publié par La Croix :
Alors que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) se prononcera la semaine prochaine sur les suites à donner au traitement médiatique de l’attaque de Nice, le texte de prorogation de l’état d’urgence, publié vendredi 22 juillet au Journal officiel, inscrit dans la loi la création d’un « code de bonne conduite relatif à la couverture audiovisuelle d’actes terroristes ».
Les contours de la nouvelle mission du gendarme des médias sont encore très flous. De même, les modalités d’élaboration du texte demeurent inconnues. Le CSA devrait cependant être fidèle à sa méthode de consultation des chaînes pour rédiger cette charte déontologique. Informé cette semaine de la création d’un code de bonne conduite, le conseil, pris de court, n’a pas encore commencé son travail. La valeur de ce texte sera a priori indicative, la loi restant par ailleurs inchangée.
421 signalements après l’attentat de Nice
L’article 20 du prolongement de l’état d’urgence se borne en effet à ajouter un alinéa à la loi Léotard de 1986. Ce texte, qui sert déjà de base légale au CSA, affirme notamment que ce dernier « veille au respect de la dignité de la personne dans les programmes mis à disposition du public par un service de communication audiovisuelle ». C’est en vertu de cette mission que le CSA a déjà émis plusieurs rappels à la prudence après chaque nouvel épisode terroriste.
Si certaines chaînes, comme BFMTV, ont déjà largement amendé leurs pratiques – BFM avait été vivement critiqué pour avoir révélé en direct la présence d’otages au sous-sol de l’Hyper casher de la porte de Vincennes –, d’autres télévisions ne semblaient pas en avoir fait autant le soir du 14 juillet.
Le CSA a ainsi reçu 421 signalements pour cette soirée, dont beaucoup concernaient l’interview d’un mari à côté du corps de son épouse, diffusée par France 2. Bien qu’aucun calendrier ne soit fixé à ce jour, la rédaction de la charte de bonne conduite devrait débuter à la rentrée prochaine.