Oct 17 2016

Irlande (16 -17 octobre)

C’est toujours avec un grand plaisir que je retourne en Irlande, pays que je connais particulièrement bien puisque j’étais représentante élue des Français du Royaume-Uni et d’Irlande au Conseil supérieur des Français de l’étranger de 1988 jusqu’à mon élection au Sénat en 2004. Pendant ces presque trente années où je résidais à Londres mais venais régulièrement à Dublin, j’ai eu le privilège de constater à chaque visite une transformation considérable du pays, surnommé le « tigre celtique » dans les années 90  et une explosion du nombre de nos compatriotes vivant sur le sol irlandais, aujourd’hui près de 20 000. Je me souviens d’ailleurs qu’une de mes toutes premières interventions au CSFE à mon arrivée en 1988 avait été de demander la création d’un lycée. Dublin était alors la seule capitale européenne à ne pas avoir de secondaire et c’était selon moi la seule manière d’attirer des entrepreneurs français et de renforcer notre influence dans ce pays. J’étais un peu seule alors sur ce combat, beaucoup estimant que, du fait du bon niveau général des écoles irlandaises, un secondaire français était superflu. Il nous aura fallu plusieurs longues années pour parvenir à créer ce lycée, grâce aussi au soutien et à un partenariat avec l’école allemande de St Kilian’s qui a accueilli dans son enceinte les premières classes dans des préfabriqués. Le Lycée Français d’Irlande accueille aujourd’hui 500 élèves, jouit d’une excellente réputation et continue à travailler en étroite collaboration avec l’école allemande au sein d’un Eurocampus.

IMG_0329En prolongement logique de ces évolutions, l’ambassade s’est aujourd’hui installée en plein centre-ville, dans une belle maison géorgienne de la fin du 18ème (photo) qui lui a permis de regrouper l’ensemble de ses services, économiques, culturels et consulaires.

Ce 17 octobre y avait justement lieu une réunion de concertation sur la francophonie et l’avenir de l’enseignement du français en Irlande, à l’initiative de Jean-Pierre Thébault, Ambassadeur de France en Irlande, que je remercie pour son accueil et son investissement en Irlande sur ce sujet si important.

Les quatre conseillers consulaires d’Irlande, Amélie Dollé, Laurence Helaili, Marie-Hélène Poudevigne et Henry Leperlier, étaient invités à cette réunion également élargie aux représentants du Lycée français de Dublin dont nous avons largement abordé l’avenir et le développement. Des représentants de l’UFE-Irlande (Présidée par Marie-Hélène Poudevigne), de Dublin Accueil, de la Chambre de Commerce et des entreprises françaises d’Irlande ont aussi participé à nos travaux.

L’objectif de cette première réunion était de partager l’information, recueillir de nouvelles propositions et accompagner plus généralement les initiatives lancées voir en lancer de nouvelles pour réussir de manière partagée cet objectif majeur de la présence et de l’action de la France en Irlande.

L’importante francophonie en Irlande a conduit à mener récemment des actions d’envergure afin d’appuyer l’enseignement du français en Irlande auprès des 697 écoles qui l’ont inscrit à leur programme et avec les 3 000 professeurs qui l’enseignent.

Le développement des initiatives locales d’enseignement (dispositif FLAM) au profit de nos compatriotes sur tout le territoire y est également essentiel, alors que la population française en Irlande croît d’environ 5% par an et que nous avons déjà dépassé les 9 000 inscrits au registre consulaire (pour une présence estimée à  plus de 20 000 personnes) A noter que si la grande majorité des Français restent concentrés à Dublin et dans ses environs, 30% d’entre eux ont développé des activités dans d’autres régions, à Cork principalement, mais aussi Galway, Limerick et jusque dans les terres septentrionales du comté du Donegal. Saluons aussi les quelques 150 jumelages franco-irlandais qui renforcent le rayonnement français sur l’ensemble du territoire.

Ce sont là des initiatives encourageantes qu’il conviendra d’appuyer, surtout au regard du récent référendum sur le Brexit. L’Irlande devrait alors renforcer sa place au sein de l’UE, notamment en attirant de nombreux investisseurs internationaux délaissant Londres, et il est donc essentiel que nous y confortions nos positions et notre influence.