Nov 27 2017

Italie (23-26 novembre 2017)

Rome_ParlementL’Assemblée parlementaire de l’OTAN, très impliquée sur les questions de terrorisme (J’avais déjà rédigé pour elle plusieurs rapports sur le sujet, adoptés à l’unanimité) a organisé un nouveau et important séminaire sur ces questions de terrorisme, de prévention du radicalisme, de crise migratoire sahélienne et sur la situation en Libye. Nous avons d’abord été accueillis à Rome par le Premier Ministre Paolo Gentiloni , la présidente de la Chambre des députés Laura Boldrini, le président du Sénat Pietro Grasso , la ministre de La Défense Roberta Pinotti, le ministre des affaires étrangeres Angelino Alfano et le chef d’état-major des armées Claudio Graziano. De nombreux parlementaires, diplomates et experts venus de 35 pays membres de l’OTAN ou associés étaient également présents.

Naples_OTANLe séminaire s’est poursuivi par une visite au quartier général du Commandement Allié des Forces Armées de l’OTAN (JFCNP) à Lego Patria, à une vingtaine de kilomètres de Naples. Une réunion accueillie et dirigée par l’Amiral américain James G. Foggo III, son responsable depuis quelques mois après avoir notamment commandé la 6eme flotte américaine, un amiral francophone et francophile qui me confiait son bonheur d’avoir étudié les sciences politiques à Strasbourg et d’avoir découvert les arcanes du travail parlementaire au sein du Conseil de l’Europe. Notre réunion, sous haute sécurité (photos et téléphones interdits dans l’enceinte du quartier général) s’est bien sûr centrée autour des nouveaux défis auxquels s’attache l’OTAN dans son axe stratégique sud, et notamment en Afrique et au Moyen-Orient. Depuis les sommets du Pays de Galles de 2014 et de Varsovie en 2016, l’OTAN a en effet décidé d’étendre sa zone de compétence au Moyen-Orient et à l’Afrique et c’est ici à Naples que se préparent la plupart des décisions stratégiques et tactiques pour cette région, 61 ans après la création en 1951 du Commandement des forces alliées en Europe du Sud. A côté des directions opérationnelles traditionnelles, vient d’être créé un “hub”, dont le directeur en second est le colonel français Éric Asselin, chargé d’améliorer la réflexion stratégique et la collecte d’informations – notamment par l’écoute d’acteurs non-etatiques – pour améliorer l’efficacité des prises de décisions en appui aux pays de la Région. Plus de 80 de nos compatriotes, travaillent sur ce nouveau site du siège – ouvert en 2012 – à toutes les échelles de commandement, notre responsable national en étant le vice-amiral Gilles Humeau. Beaucoup d’entre eux étaient présents sur le site ce matin pour nous accueillir. L’Amiral Foggo et à ses adjoints les vice-amiraux Jose Enrech (Espagne) et Murray Tynch (Etats-Unis) nous ont présenté en détails  les opérations et responsabilités du JFCNP.

Naples_avec le directeur de l’école Alexandre Dumas, le Consul général et la présidente de l’AFNIS.

Avec le directeur de l’école Alexandre Dumas, le Consul général et la présidente de l’AFNIS

J’ai bien sûr tenu à profiter de ce passage par Naples pour rencontrer le très dynamique Consul général (et directeur de l’Institut français) Jean-Paul Seytre et faire le point sur la situation de nos 3 500 compatriotes inscrits au registre de ce consulat qui a compétence pour tout le Sud de l’Italie et la Sicile. J’ai pu visiter le consulat, l’Institut français et l’école Alexandre Dumas – qui scolarise 250 enfants de la maternelle à la troisième et dont j’ai pu rencontrer le directeur M. Vaquier – tous trois hébergés au “Palais Grenoble” (du nom de l’université à laquelle l’Institut avait été rattaché) bâtiment néo-classique érigé à la fin du 19eme.

Notre communauté est en majorité composée de femmes,  installées à Naples suite à un mariage, mais qui se trouvent parfois confrontées à de grosses difficultés sociales et matérielles, suite à un divorce, à des problèmes de santé ou à la perte d’un emploi. Nos consulats n’ayant plus les moyens d’aider de manière adéquate ces personnes ou ces familles en difficultés, ce sont souvent les associations qui prennent le relais avec beaucoup de dévouement et de générosité. C’est le cas à Naples de l’ AFNIS (association des Français de Naples et d’Italie du sud), présidée par Valérie Paillard. Malgré ces difficultés (9 familles sont aidées actuellement par l’association, et les frais d’écolage restent inaccessibles pour beaucoup de familles moyennes) nos compatriotes sont dans l’ensemble extrêmement heureux dans cette région dont les habitants sont ouverts, chaleureux et sincèrement francophiles. L’enjeu pour le Consulat est de pouvoir répondre efficacement à cette demande de France et de français malgré son statut de PGS (Poste à Gestion Simplifiée) et la réduction des moyens, qui oblige à beaucoup d’ingéniosité. Le programme culturel est riche et varié dans un bâtiment très bien adapté avec un superbe auditorium de 175 places et une belle bibliothèque et médiathèque.

L’Esabac (double bac franco-italien) est très recherché par les familles – comme j’avais déjà pu le constater lors de rencontres avec ces responsables et acteurs, à Milan notamment. Nous devons cependant faire de gros efforts de formation de professeurs réellement francophones , pour répondre aux nouvelles demandes,  suite à la décision aberrante -heureusement abolie aujourd’hui- de Berlusconi d’interdire l’apprentissage du français en deuxième langue pour n’autoriser que l’anglais… La encore ma proposition de loi en vue de la création de postes de VIEF (volontaires internationaux d’enseignement francophone) pourrait être un élément de solution…