Telle est l’interrogation de Michel Guerrin, dans le Monde, qui s’interroge sur la portée des récentes annonces gouvernementales en matière de francophonie et sur le fossé qui ne cesse de croître entre ambitions affichées et moyens alloués. Il y cite d’ailleurs la tribune que j’ai récemment publiée dans Le Figaro.
Alors qu’on nous annonce un « grand plan pour la francophonie » pour dans quelques semaines, et qu’une consultation en ligne a été lancée pour le nourrir, force est de constater les déboires budgétaires et institutionnels de notre politique francophone.
C’est un sujet qui me tient à cœur depuis très longtemps, et j’avais été très honorée d’être nommée par Nicolas Sarkozy, il y a plus d’une dizaine d’années déjà, Secrétaire nationale UMP à la francophonie et au développement, puis d’avoir toujours été renouvelée à ce poste par les présidents UMP et LR. Je vais continuer à suivre ce dossier avec beaucoup d’attention, notamment au sein de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie et de sa section française, dont je viens d’être élue Secrétaire général. À titre d’information, la section française de l’Assemblee parlementaire de la Francophonie est la plus importante de toutes les Assemblées (OTAN, Conseil de l’Europe, Union Interparlementaire, OSCE, Assemblée Méditerranée) puisqu’elle compte en son sein 90 députés et 60 sénateurs.
Parmi les mesures peu onéreuses mais pleins de potentiel que je souhaite défendre, la création d’un Volontariat International d’Enseignement en Français. Les Ministres de l’Education et des Affaires étrangères m’ont déjà indiqué leur intérêt pour ce projet et j’espère donc que ma proposition de loi, cosignée par de nombreux parlementaires, pourra être rapidement être mise à l’ordre du jour du Sénat, avant que d’autres ne reprennent l’idée …
Les enjeux ne sont pas que linguistiques ou culturels : la francophonie peut être un levier considérable en termes diplomatiques et économiques, mais aussi pour répondre aux grands enjeux planétaires de notre époque comme le changement climatique, les épidémies ou le terrorisme… nous ne pouvons continuer à passer à côté de l’opportunité de mettre en place un dispositif efficace de coopération fondé sur le partage de notre langue.