Fév 05 2019

Trois dîners-débats autour de l’Europe du Brexit

 

Début janvier 2019, j’ai pris part à trois dîners-débats qui m’ont permis de rencontrer des acteurs importants de l’amitié franco-britannique, qui ont pris le parti de ne pas céder aux tentations isolationnistes.

 

Le 24 janvier, le Sénat accueillait un premier dîner, celui du CHEE, le Cycle des Hautes études européennes de l’ENA, autour de Clément Beaune, le Conseiller Europe et G20 du président Macron. L’occasion d’accueillir les membres de la dernière promotion – du nom de la Présidente d’Estonie Kersti Kaljulaid (j’avais quant à moi appartenu à la toute première, la Promotion Simone Veil) et surtout de débattre des enjeux européens actuels, notamment dans la perspective d’un Brexit dur ou de NoDeal. Un débat d’autant plus riche, instructif et passionnant qu’il se faisait à huis-clos, sous la règle de Chatham House (interdiction de citer à l’extérieur les propos de l’intervenant) – et donc sans langue de bois – avec un des meilleurs responsables français des questions européennes, homme de l’ombre mais jeune, brillant et efficace.


Deux jours après, le 26 janvier, j’ai animé en tant que présidente et marraine le dîner-débat organisé par l’English Speaking Union pour ses membres et ceux de l’Oxford and Cambridge Debating Society. Le dîner a eu lieu en la présence du Baron Renwick of Clinton, qui fait partie de ces grands diplomates britanniques dont la finesse et l’élégance morale font honneur à leur pays et leur permettent de jouer un rôle majeur dans les soubresauts de l’Histoire. Ancien ambassadeur aux Etats-Unis et en Afrique du Sud (de 1987 à 1991, années cruciales pour ce pays et au cours desquelles il joua un rôle déterminant pour la fin de l’apartheid et la libération de Mandela dont il devint un ami très proche) ancien conseiller de Margaret Thatcher, Lord Renwick a écrit de nombreux livres, sur l’Afrique du Sud notamment, qui ont été unanimement salués par la critique. Il est aussi un remarquable conteur et ce fut un délice de l’écouter nous relater avec un humour bien britannique les complexités de la politique sud-africaine et leur dimension humaine.



Enfin, le 29 janvier, l’ambassadeur du Royaume-Uni en France, Sir Edward Llewelyn est venu débattre à l’invitation de la Fondation de la SNCF et de son président Frédéric Saint-Geours. Le débat, animé par Claude Sérillon, a été ponctué par l’annonce de l’adoption par la Chambre des Communes de l’amendement du député Brady demandant de trouver de « nouvelles alternatives » au backstop irlandais ; toutefois, ce dernier s’avère sans autre précision et sans grande chance d’aboutir. Il est en effet quasiment inconcevable que l’on arrive à un deal d’ici le 29 mars ; il faudrait sans doute pouvoir prolonger le bénéfice de l’article 50, mais à condition que le Royaume-Uni fasse des propositions acceptables par l’Union Européenne.