Mai 26 2019

Madrid – Espagne (23 et 24 mai)

Jeudi 23 mai

Cela faisait un certain temps que je n’avais pas fait le déplacement de la capitale espagnole.  Dans le cadre de ma présidence de Commission à l’Assemblée parlementaire de l’OTAN,  j’ai trouvé le temps d’organiser jeudi 23 mai une  réunion passionnante au Ministère de La Défense espagnol avec Madame Elena Gomez Castro, Directrice générale de la Politique de Défense et son adjoint en charge de la planification et des relations internationales, le capitaine de vaisseau Saturnino Suanzes Fernãndez Cañete.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette réunion a été l’occasion de  faire le point sur nos relations bilatérales de défense et nos engagements en Afrique (Sahel et Golfe de Guinée) et ailleurs.

Il faut noter  beaucoup de proximité, voire de convergences, avec un dialogue stratégique renforcé sur nos approches de la situation  internationale en matière de sécurité, de défense et des flux migratoires, notre souhait commun d’un renforcement de notre Politique de Sécurité et de défense commune (PSDC) dans ses dimensions stratégiques, opérationnelles, capacitaires et industrielles, d’un renforcement de nos programmes industriels  (A400M, SCAF, Drone-MALE européen) et d’une meilleure prise en compte par l’OTAN des menaces sur le Sud de l’Europe et la Méditerranée

Après une matinée consacrée aux questions de défense et de sécurité, le  déjeuner fut lui « économique ».  J’ai eu l’honneur d’être l’invitée de l’universitaire et économiste Javier Morillas au Réal Gran Peña, le magnifique Club au charme un peu suranné qu’il préside au centre de Madrid.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ouvert en 1915 pour les officiers espagnols, il est le plus ancien Club de la péninsule ibérique, compte parmi ses membres le Roi Juan Carlos, le Roi Siméon de Bulgarie et est resté très longtemps hermétiquement fermé aux femmes qui, aujourd’hui encore, y sont extrêmement rares et n’ont toujours pas le droit de monter dans les étages .

En fin d’après midi, j’ai eu la joie et le privilège de rencontrer à son domicile,  S.A.R. Anne d’Orléans, duchesse douairière de Calabre, personnalité lumineuse, aussi attachante que pétillante. Descendante directe des rois Capétiens, de Saint-Louis, Henri IV et Louis-Philippe, fille du Comte de Paris, elle appartient également à la famille royale espagnole par son mariage avec l’Infant Carlos de Bourbon-Siciles, duc de Calabre et cousin du Roi Juan-Carlos. Depuis le décès de son époux en octobre 2015, elle se consacre essentiellement à leurs enfants et petits enfants, à sa nombreuse famille aux quatre coins de l’Europe, à la lecture et à la peinture pour laquelle elle a développé un talent certain, partagé par cinq générations successives.

Ses superbes aquarelles, essentiellement des fleurs ou des paysages, lui ressemblent. Elles sont empreintes de douceur, de fraîcheur et de poésie. Chaque année elle en organise une exposition au profit d’œuvres caritatives – Celle de 2019 a été  au profit des enfants victimes de paralysie cérébrale. J’ai pu parler avec elle de la question du handicap des enfants.

Née en Belgique et ayant passé toute son enfance et une partie de son adolescence en exil, notamment au Brésil et au Maroc (une loi de juin 1886, abrogée en 1950, interdisait aux membres de la famille royale de séjourner en France) son attachement à la France ne s’est jamais démenti, bien au contraire. Ayant appris lors de cette rencontre qu’elle ne s’était jamais rendue au Sénat, j’ambitionne d’avoir l’honneur de lui faire découvrir prochainement ce Palais du Luxembourg construit par son aïeule Marie de Médicis il y a un peu plus de 400 ans …

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

24 mai

Le vendredi débuté tôt par un  petit-déjeuner de travail avec l’Ambassadeur Jean-Michel Casa et ses principaux collaborateurs, le Ministre conseiller Gauthier Lekens, le Consul général Cédric  Priéto, la conseillère pour la coopération et les affaires culturelles Anne Louyot et le conseiller pour les affaires intérieures Gregory Varennes.

Dans la très belle Résidence de France nous avons pu  ainsi faire le point sur notre relation bilatérale, les dossiers en cours et de la présence française en Espagne .

La Résidence , édifice des années 1920 situé  au cœur d’un superbe parc, est un  véritable écrin de merveilles comme les deux tapisseries des Gobelins de Picasso « Femmes à la toilette », réalisées dans les années 70 à partir du collage fait par Picasso quelques mois après Guernica.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais il ne saurait y avoir de déplacement à Madrid sans une visite du Lycée Français.  Fleuron de notre réseau d’enseignement français à l’étranger,  ce dernier est un des plus anciens lycées français a l’étranger.  Fondé en 1884, il en est aussi le plus grand, scolarisant 4316 élèves sur deux sites dont l’un de 10 hectares.  C’est aussi l’un des plus beaux avec de splendides installations, dont un terrain de rugby récemment rénové et une toute nouvelle , superbe et éco-responsable Maternelle qui accueillera dès la rentrée 600 élèves.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il est aussi particulièrement dynamique avec des programmes d’activité innovants. Le lycée a ainsi créé l’orchestre des lycées français du monde, organise régulièrement des productions théâtrales dans son bel auditorium, des expositions, des concours d’éloquence, un conseil européen des lycéens . Un immense bravo aux équipes de direction et d’animation, aux enseignants et parents d’élèves pour leur dynamisme !

Je ne peux que constater la différence avec le Lycée français de Berlin et regretter que nos compatriotes installés dans la capitale allemande n’aient pas le même privilège que ceux qui vivent à Madrid.