La deuxième partie de notre séminaire de parlementaires OTAN consacrée à la sécurité dans l’Arctique s’est déroulée à Reykjavik. L’Islande a été un des tout premiers pays fondateurs de l’OTAN en 1949 mais est le seul pays membre de l’OTAN à ne pas avoir de forces armées et donc pas de ministre de La Défense. L’Islande participait cependant – Mais à une petite échelle – à des opérations de coopération bilatérale (en envoyant par exemple 30 hommes en Afghanistan). L’essentiel de sa politique de défense était assurée par une présence importante de l’armée américaine, notamment pendant toute la guerre froide, et ce jusqu’au 15 mars 2006, date à laquelle les Etats-Unis annoncèrent le retrait de ses forces du territoire islandais.
Avec l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, et les récentes avancées chinoises dans la région, le contexte stratégique a changé. Pour ce petit pays de 348 500 habitants, l’heure n’est plus à l’insouciance, mais, faute de pouvoir constituer une vraie armée, l’Islande s’en remettrait en cas d’agression, à l’article 5 du Traite de l’OTAN et au parapluie américain.
A peine arrivés à Reykjavik, nous avons été emmenés sur la base aérienne de Keflavik, l’ancienne base militaire américaine, pour des discussions sur la politique et les pratiques de protection de l’espace aérien et sous-marin avec le directeur Défense du ministère des affaires etrangeres Ingvi Guòmundsson, les responsables de la base aérienne de Keflavik , l’attaché de défense de l’ambassade des Etats-Unis et l’officier de liaison OTAN , mais aussi pour examiner les équipements.
À Stockholm nos réunions de ce jour ont essentiellement eu lieu au Parlement, avec différents experts de l’Arctique, des responsables ministériels, et le ministre des Affaires étrangères Guðlaugur Þór Þórðarson, président depuis deux jours du Conseil de l’Arctique. Ce Parlement islandais, l’Alþingi, est sans doute le plus ancien du monde, puisqu’il a été fondé en 930 et sans nul doute un des plus petits parlements au monde, puisqu’il n’accueille que 63 députés dans un très beau bâtiment du 19ème, l’Alþingishúsið. On y trouve un trou dans le mur, trou fait pour permettre aux députés, nous dit-on, d’écouter les Elfes…
Avec le Président d’Islande
« La Sécurité est un état d’esprit » nous dit le Président d’islande Guõni Thorlacius Johannesson en accueillant notre délégation parlementaire OTAN dans sa résidence, hâvre de paix au milieu des champs, des étangs et de bras de Mer à une dizaine de kilomètres de Reykjavik, sans gardes apparents, sans clôtures et encore moins de barbelés. Une maison construite en 1761, ancienne résidence en Islande des rois de Danemark, devenue en 1805 une école, la seule du pays. Tout un symbole, qui sous-tend l’approche de cet historien passionné par l’histoire de son pays par sa littérature et sa culture et qui a eu envie de nous les faire partager. Quel privilège d’échanger dans cet environnement paisible et “hygge” (une table de ferme de bois brut du 15eme siècle en guise de bureau!) avec un homme aussi chaleureux et d’une telle simplicité…