Juil 07 2019

Monaco (5 et 6 juillet)

Rencontre au Ministère de l’Intérieur

Merci au Ministre de l’intérieur et conseiller du gouvernement monégasque Patrice Cellario de m’avoir longuement reçue vendredi 6 juillet en compagnie du commissaire Eric Bastide dans ses très élégants bureaux du Ministère pour parler sécurité, Monaco étant pour moi un exemple à suivre de bonnes pratiques en ce domaine.

Patrice Cellario, docteur en énergie physique, est un homme affable, modeste, très impliqué dans ses différents domaines de responsabilité. C’est la toute première fois depuis l’adoption en 1962 de la Constitution qu’un Monégasque – et non un Français – occupe ce poste clef au périmètre considérable puisque l’on compte au nombre de ses missions la sécurité bien sûr, qu’elle soit civile, publique ou numérique, mais aussi l’éducation, la jeunesse et les sports, la culture et la recherche ou encore l’instruction des demandes de résidents les relations avec les cultes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bien évidemment l’on ne peut transposer fidèlement à un autre État l’ensemble des mesures prises à Monaco, tout petit territoire avec 9400 monégasques et 38000 étrangers. Mais la réussite absolue en ce domaine – sans aucune violence endogène et avec moins d’un acte de délinquance tous les deux jours, nous interpelle.

Les secrets de cette réussite qui font de Monaco “a safe city”, une des villes les plus sûres du monde (le ministre parle lui de “quiétude”) , tiennent essentiellement selon le ministre en une politique de prévention et de répression/sanctions sous-tendue par une conjonction de moyens et de volonté. La prévention se décline en chartes établies avec les professionnels et des appels réguliers à la vigilance, le degré de sûreté étant tel à Monaco que beaucoup en oublieraient les précautions élémentaires d’usage.

La vidéosurveillance joue aussi un rôle très important. Monaco a été un des tout premiers États à implanter, dès le début des années 1980, des caméras vidéo sur son sol. Il y en a aujourd’hui plus de 800, et on en trouve dans tous les lieux publics, y compris les ascenseurs. Alors que dans de nombreux pays l’usage des caméras fait polémique, à Monaco on s’en réjouit et les monégasques en redemandent, n’hésitant pas à en réclamer s’ils s’aperçoivent d’un possible angle mort près de chez eux… Monaco réfléchit également à utiliser des techniques de reconnaissance faciale… Un avantage non négligeable de cette vidéosurveillance est bien évidemment une rationalisation des efforts, avec la possibilité de consacrer une majorité des policiers monégasques à des tâches plus importantes.
Et bien évidemment la certitude pour les délinquants d’être traduits en justice avec de très lourdes peines a un effet extrêmement dissuasif..

 

Rencontre avec les élus consulaires à la Maison de France

Plaisir de retrouver nos trois élus consulaires, représentant les 7528 Français résidant à Monaco : Michelle Mauduit, ancienne inspectrice d’académie et présidente du comité d’entraide française de Monaco, Jean-Luc Delcroix, directeur de la Poste de Monaco et également conseiller AFE, et le benjamin, Jean-Christophe Romanet, responsable informatique et s’étant beaucoup impliqué -avec succès- dans les questions délicates de fiscalité des résidents français en principauté.

Cette rencontre m’a notamment permis de découvrir la Maison de France, un très beau bâtiment de style «Belle Époque» sur quatre niveaux, fondée en 1928 par le Comité de Bienfaisance de la Colonie Française de Monaco avec le soutien de S.A.S. le Prince Louis II, Souverain de Monaco et de Gaston Doumergue, Président de la République Française.
Depuis juillet 2014, la Maison appartient à l’État monégasque qui y a fait d’importants et indispensables travaux de rénovation et l’a mise à la disposition de la Fédération des Groupements Français de Monaco dans le but, notamment, de réunir, héberger et défendre les intérêts moraux et matériels des Associations adhérentes et de promouvoir les relations culturelles économiques sociales et intellectuelles entre la principauté et la France.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Maison de France, sous la présidence de Michelle Mauduit et la présidence d’honneur de l’ambassadrice Marine de Carné (que j’ai eu le plaisir de rencontrer longuement ensuite) a ainsi mis en place un remarquable programme d’animation culturelle, avec des conférences (sur Yves Klein, la femme ds l’histoire de l’Art, le service public et la culture par Patrick de Carolis, le traité de Versailles) des concerts, des expositions.

J’ai ainsi eu le privilège d’admirer la très belle exposition de Laurent Papillon, professeur agrégé d’arts plastiques, sur le thème «Rivages » . Il y traite avec beaucoup de force mais aussi de sensibilité, avec le soutien d’outils numériques et de vidéos/interviews installés sur les quatre niveaux de la Maison, des migrations et des incompréhensions voire de l’indifférence qu’elles suscitent sur les deux rives de la Méditerranée.
Son installation « Coraux », alliant moulages de membres humains et morceaux de bois flotté est particulièrement poignante dans son interprétation très réaliste des drames terribles vécus par ces migrants