La 65e session de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN coïncide avec le 70e anniversaire de sa création, dont le premier siège était justement à Londres.
Cette session a été remarquablement bien organisée par nos amis britanniques, sous la direction de Richard Benyon et de ses collègues, au premier rang desquels Madeleine Moon présidente de l’Assemblée et Nicholas Soames, petit-fils de Winston Churchill.
Dès l’ouverture de la réunion du comité de coordination, j’ai soulevé la question très préoccupante de l’invasion turque de la Syrie du nord-est en réclamant l’introduction d’un débat dans chacune de nos commissions. Le soir, notre délégation française a été reçue pour un dîner passionnant sur le Brexit et ses conséquences éventuelles sur nos relations bilatérales, notamment en matière de défense, autour de notre nouvelle ambassadrice – et amie de longue date – Catherine Colonna et de son attaché de défense, le contre-amiral Luc Pagès.
La journée du lendemain a débuté par une réunion matinale de notre groupe des chrétiens-démocrates, conservateurs et centre-droit dominé par un remarquable exposé de Richard Benyon sur le Brexit. J’ai ensuite consacré toute ma journée à la présidence des réunions de ma commission sur la dimension civile de la sécurité.
C’était aussi l’occasion de la présentation de deux rapports passionnants, celui d’Ulla Schmidt sur les valeurs de l’OTAN et le futur de l’Alliance Atlantique, et celui de Michael Jopling sur la sécurité de nos frontières, qu’elles soient terrestres, maritimes ou aéroportuaires. Ont suivi des débats tout aussi passionnants avec Jamie Shea, ancien Secrétaire général adjoint de l’OTAN et professeur de stratégie et Sanj Srikanthan, Directeur exécutif de l’International Rescue Committee (IRC) sur les migrations et la crise des réfugiés en Europe. Puis autour de William Browder, directeur général de Hermitage Capital Management sur la corruption et la situation des droits de l’homme en Russie.
Le débat s’est poursuivi le dimanche avec des travaux de la commission que j’ai l’honneur de présider à l’Assemblée parlementaire de l’OTAN. À cette occasion, nous avons pu adopter une résolution sur les valeurs de l’OTAN, et avons débattu de la politique du Président Zelenski en Ukraine qui s’inscrit dans un climat d’optimisme et de confiance avec une lutte contre la corruption qui commence à porter ses fruits et une classe politique renouvelée, rajeunie et féminisée.
C’est aussi ce qui se passe au niveau de toute l’Assemblée. Si je reste la seule femme à présider une commission, de nouvelles femmes de grande qualité ne cessent d’arriver et de prendre des responsabilités. La présidente de notre assemblée, la députée britannique travailliste Madeleine Moon les a réunies pour une réunion informelle autour des ambassadrices auprès de l’OTAN et de Claire Hutchinson, Représentante du Secrétaire général et en charge du programme « Femmes Paix et Sécurité ».
C’est d’ailleurs notre commission qui prendra en charge le rapport que nous publierons l’an prochain pour le 20e anniversaire de la Résolution 1325 de l’ONU, premier document formel et légal issu du Conseil de sécurité, voté à l’unanimité, et qui impose aux différentes parties d’un conflit de respecter le droit des femmes et de soutenir leur participation aux négociations de paix et à la reconstruction post-conflit.